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Angélique Gauffre a quitté son emploi pour élever des ânes et fabriquer du savon. Face à la concurrence, elle explore différentes pistes.

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Avec un DUT de génie biologique en poche, rien ne prédestinait Angélique Gauffre, originaire de Seine- Maritime, à élever des ânes et fabriquer du savon. Elle a commencé sa carrière professionnelle dans l'agroalimentaire, puis les médicaments et les cosmétiques. Et c'est dans le Vaucluse, où elle suit son mari pour des raisons professionnelles, qu'elle se découvre une autre vocation. « Un ami avait acheté un âne et je suis tombée amoureuse de ces animaux ! Ils sont têtus mais restent très calmes. J'ai eu tout de suite envie de faire quelque chose avec eux », explique la jeune femme.

Son diplôme lui permettant de composer elle-même ses produits à partir du lait d'ânesse, elle crée en 2006, à Cavaillon, son entreprise individuelle, « Une fée dans l'asinerie ». « J'ai démarré sans prêt ni subvention sur 3 hectares avec deux ânesses et du matériel pour fabriquer le savon », se souvient-elle. Pas besoin de prospecter, le succès est tout de suite au rendez-vous : « Le site internet m'a permis de trouver rapidement des clients et des distributeurs en Allemagne, Belgique, aux Pays-Bas et même au Québec. » Le troupeau s'étoffe peu à peu pour atteindre en 2009 vingt et une bêtes, dont neuf ânesses. Mais cette année-là, le jeune couple a le mal du pays et Christophe, le mari d'Angélique, a l'opportunité de trouver du travail en Normandie. Angélique part avec ses ânes vers la Seine-Maritime pour installer son exploitation à Gaillefontaine, dans le pays de Bray.

Aujourd'hui installée sur 4 hectares, elle répartit son temps entre la traite de quatre ânesses et la fabrication des savons. « La traite est effectuée deux fois par jour, cinq jours par semaine. Le reste du temps, c'est l'ânon qui prend le relais, rappelle la jeune agricultrice. Quatre ânesses permettent de produire 900 litres par an, alors que j'ai besoin de seulement 200 litres pour fabriquer quinze mille savons. Le surplus est congelé. »

SE DIVERSIFIER

« Une fée dans l'asinerie » propose une douzaine de savons aux senteurs différentes, avec 10 % de lait d'ânesse. Une gamme complétée par des produits cosmétiques : crème hydratante, soin tenseur anti-âge, shampoing-gel douche et baume pour les lèvres. Le chiffre d'affaires se répartit à parts égales entre les distributeurs et la vente directe : marchés, boutique à la ferme, site internet et le réseau « La Ruche qui dit oui ».

A 27 ans, Angélique ne compte pas en rester là. Déjà agréée « produits de la ferme » par la chambre d'agriculture, « Une fée dans l'asinerie » deviendra également ferme pédagogique à partir de janvier 2013. L'exploitation accueille aussi une plate-forme de stockage pour le bois déchiqueté qui approvisionne le chauffage de l'école de Gaillefontaine. Un projet de chambres d'hôtes est également à l'étude, ainsi qu'une certification « agriculture biologique ».

« Le savon au lait d'ânesse était un marché de niche en 2006 mais, depuis six ans, la concurrence s'est développée, constate Angélique. Il faut explorer d'autres pistes. »

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