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4. Une visite adaptée au programme des l 4. Une visite adaptée au programme des lycéens

Carine Thierry reçoit des classes de première et concrétise leur nouveau programme de sciences.

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« Mes élèves sont très citadins. Je voulais donner une réalité aux deux nouveaux thèmes du programme des premières S : nourrir l'humanité et l'impact de l'agriculture sur l'environnement. » Elsa Gervais, enseignante en sciences et vie de la terre au Blanc- Mesnil (Seine-Saint-Denis) a « erré » sur internet avant de tomber sur le site « decouvertedelaferme-idf.fr ». « L'animatrice m'a orientée vers Carine Thierry, agricultrice à Chatenoy (Seine-et-Marne). Les élèves connaissent des agriculteurs ce qu'en dit la télévision, à travers des émissions comme « L'amour est dans le pré ». Avant de la rencontrer, nous avons préparé cette journée, visionné des films qu'elle nous a proposés. »

UNE INTERVENTION SIMPLE ET TOUFFUE

Voilà comment au printemps 2012, trente élèves de la banlieue parisienne se sont retrouvés dans une ferme de Seine-et-Marne, à 70 kilomètres de leur lycée. Carine Thierry, qui les a accueillis, était architecte paysagiste, tout comme son mari avant qu'ils ne s'installent sur une ferme familiale. « Nous exploitons 50 ha en agriculture biologique (moutons, céréales et pommes de terre en vente directe) et 100 ha en agriculture conventionnelle (céréales, betteraves... ). Dès le départ, je voulais accueillir des scolaires. Sept fois sur dix, il s'agit de maternelles. Je m'attendais à plus de diversité. D'où le plaisir que j'ai eu à recevoir deux classes de lycée cette année. »

A leur arrivée, les lycéens préparent de la pâte à pain avec la farine de l'exploitation. Ils le feront cuire dans l'après-midi. « Le pain c'est simple et c'est la base de la nourriture. » Carine leur présente son exploitation : « Notre chiffre d'affaires est réalisé aux deux tiers sur les grandes cultures, malgré la vente directe sur l'atelier bio et le temps passé. Inévitablement ils me demandent pourquoi tout n'est pas bio. Je leur parle de nos parcours techniques dans chaque culture mais aussi de spéculation, de marché, d'endettement, de la Pac, d'agriculture bio, de la notion de risque. J'évoque aussi l'abattoir, sujet tabou, le gaspillage dans les assiettes. C'est à la fois touffu et simple. » Après avoir arpenté les parcelles, observé les sols, les lycéens sont repartis avec leur pain et moins d'idées reçues. La semaine suivante, les élèves d'Elsa Gervais ont organisé un débat : « Les uns défendaient l'agriculture conventionnelle, les autres le bio, avec conviction et arguments. »

Le tarif demandé par Carine Thierry ne varie pas : 300 euros par demi-journée, avec au maximum 50 personnes. « J'ai une assistante. Pour l'année qui vient, j'ai quatre journées programmées avec des sixièmes et deux lycées ont déjà réservé. » Dont le nouveau lycée d'Elsa Gervais, qui enseigne désormais à Villepinte !

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