3. Une activité à plein temps 3. Une activité à plein temps
Sylvie et Jean-Claude Cackaert accueillent 5 500 enfants chaque année sur leur ferme céréalière de Seine-et-Marne.
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Depuis 1994, Sylvie et Jean-Claude Cackaert accueillent des élèves sur leur ferme céréalière de 149 ha à Chenoise (Seineet-Marne). « Dès notre installation, nous avons eu la volonté d'ouvrir la ferme au public », explique Sylvie Cackaert. Cette activité de diversification lui a permis de quitter la banque où elle était salariée et de trouver « son emploi sur la ferme ».
CAMPING À LA FERME
« Lors de l'hiver 1993, nous avons envoyé 7 000 courriers pour annoncer l'ouverture de notre ferme pédagogique aux écoles maternelles, primaires et aux mairies », se souvient Sylvie. Les exploitants bâtissent un argumentaire sur les grandes cultures et font découvrir les animaux de la ferme (animaux de basse-cour, moutons, chèvres, vaches, cochons...) en installant un parcours autour du siège de l'exploitation. Ils ouvrent un camping à la ferme pour permettre aux centres de loisirs d'organiser des camps de proximité de 2 à 5 jours l'été. Ils investissent dans un bloc sanitaire et restaurent une salle pour que les enfants puissent se mettre à l'abri. « L'activité d'accueil a tout de suite bien fonctionné, poursuit Sylvie. Il y avait un besoin. » Désormais, la ferme dispose de trois salles et reçoit 5 500 enfants par an (quatre classes au maximum par jour). Essentiellement des « petits primaires » (maternelles, CP et CE1) d'avril à juin. Deux animateurs saisonniers de formation agricole sont embauchés pour répondre à la demande.
Plusieurs types de prestations sont proposés. Par exemple à la journée, avec un atelier, une découverte des animaux et une promenade en calèche tirée par un poney (9,90 € par élève) ou encore à la demi-journée avec la découverte des animaux uniquement (6,80 € par élève). « Les enseignants optent majoritairement pour la journée. Selon leur choix, nous organisons un atelier basé sur la fabrication du pain, le tissage de la laine du mouton, l'oeuf ou les cultures », précise Sylvie. Les élèves doivent venir avec leur pique-nique. L'hiver, Sylvie ne chôme pas ! Elle se consacre à la formation, aux réservations et à l'entretien des installations.
CALCUL DE MARGE BRUTE
L'exploitation bénéficie du label Bienvenue à la ferme et adhère à l'association régionale A la découverte de la ferme. « C'est une reconnaissance de notre sérieux vis-à-vis des enseignants », indique Sylvie. L'association regroupe 54 fermes d'Ile-de-France qui ont reçu 261 000 personnes en 2011. Parmi elles, 40 % sont des scolaires qui se répartissent en 48 % de maternelles, 47 % de primaires, 4 % de collègiens et 1 % de lycéens.
L'association multiplie les initiatives pour faire le lien entre les enseignants et les fermes adhérentes et apporte un appui pédagogique. « Nous travaillons sur l'adaptation des programmes scolaires en activités pédagogiques sur les fermes », déclare Cécile Dispau, animatrice de l'association. Cet automne, un groupe francilien se réunira pour débattre des programmes scolaires des lycées qui viennent d'être réformés. Sylvie Cackaert en fera partie. Déjà, l'exploitante reçoit quelques classes de collèges. Les ateliers sur la transformation du pain et du colza en huile répondent aux attentes des enseignants car la transformation alimentaire est au programme. « Avec les collégiens, nous travaillons à l'aide d'un plan parcellaire de la ferme et d'une analyse de sol. Nous faisons un petit tour de plaine et nous parlons d'assolement et de rotation des cultures. Nous calculons aussi une marge brute sur blé, précise l'intarissable Sylvie. Nous veillons à adapter notre langage à chaque public, tout en restant proches de la réalité de notre métier. »
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