3. Viande Promouvoir un territoire 3. Viande Promouvoir un territoire
Depuis sa création, en 2009, la petite coopérative basque Belaun grandit vite mais ses associés veulent rester aux commandes.
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Inquiets de la baisse des cours de la viande, de « la loi imposée » par les grandes laiteries et de l'avenir de la Pac, huit éleveurs de la vallée des Aldudes (Pyrénées) ont pris leur destin en main en créant une coopérative à leur mesure. La majorité des associés pratique la vente directe et adhère à la charte basque Idoki, alors pas question pour eux de retomber dans un système contraignant, comme une coopérative de commercialisation, à laquelle livrer l'ensemble de leur production.
Ils ont opté pour une coopérative de services à leur mesure et privilégié la valorisation du territoire en limitant leur association à la transformation de produits de qualité à l'identité basque forte. Ils ont investi 730 000 euros en 2009 dans un bâtiment de 400 m2 avec salle de découpe, cuisine, séchoir, chambre froide... La coopérative de services Belaun, du nom d'une montagne de la vallée, était née. « Contrairement à la production fromagère où les investissements sont moins lourds, la transformation carnée nécessite des outils que l'on ne peut pas mettre en place individuellement », explique Jean-Marie Oçafrain, éleveur de brebis manex tête noire pour la production laitière AOC Ossau-Iraty et de porcs basques, devenu président de la coopérative.
Afin de préserver des intérêts communs et de limiter la structure à une taille « gérable », les statuts de la société restreignent la circonscription territoriale à trois communes françaises de basse-Navarre et quatre communes espagnoles de Navarre. Il s'agit d'exploitations extensives de type élevage bovins viande et brebis laitières, auxquelles s'ajoute depuis quelques années du porc basque.
SE RESTRUCTURER SANS PERDRE LA MAIN
Face à une demande croissante d'éleveurs basques « hors-zone », une réflexion est engagée pour élargir le périmètre d'intervention de Belaun. La coopérative traite déjà à façon 10 tonnes de viande bovine, ovine et porcine pour le compte d'une trentaine d'agriculteurs extérieurs. Par ailleurs, elle transforme pour ses coopérateurs 25 tonnes en caissettes de viande fraîche, charcuterie, daube, navarin et autre ragoût. Ce travail est réalisé par Jacques, artisan-boucher, assisté chaque jour d'un ou plusieurs associés. Le salarié a aussi la charge du nettoyage du laboratoire, de la gestion des stocks et de l'administratif. « Nous souhaitions que les associés soient impliqués dans la coopérative et que le salarié se limite à des tâches productives », justifie Jean-Marie. Toutefois, l'organisation atteint son point limite : « Avec l'augmentation du tonnage, il devient urgent de se restructurer car nous passons trop de temps en dehors de nos exploitations. » Mais pas encore prêts à perdre la main, les associés se relaient pour accompagner dans son démarchage le nouveau commercial embauché en juillet...
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