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12. Valoriser l'identification électroni 12. Valoriser l'identification électronique

Qu'ils élèvent des bovins ou des ovins, certains éleveurs font un usage quotidien des nouvelles puces électroniques. En voici quelques exemples.

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Bien qu'elle ne soit pas obligatoire, l'utilisation de la boucle électronique en élevage bovin est en progression constante. Apparue pour la première fois en décembre 2010, elle est disponible dans tous les départements. « Parmi les utilisateurs, il y a un éleveur allaitant pour six éleveurs laitiers, estime Sébastien Duroy, chef de projet à l'Institut de l'élevage. Les boucles équipées d'une puce électronique sont compatibles avec certains équipements automatiques de l'élevage. Elles concurrencent les systèmes d'identification proposés par les fabricants de ces machines, de types puces non officielles ou collier. » Certains utilisateurs, équipés d'automates avant 2010, avaient choisi les systèmes d'identification du fabricant, et migrent aujourd'hui vers un système simplifié avec les nouvelles boucles. D'autres se modernisent totalement, et choisissent lors de la commande de leur nouvel équipement des puces officielles plutôt qu'un collier. « L'utilisateur recherche la simplicité et la réduction des coûts, poursuit Sébastien Duroy. L'intérêt majeur de cette technologie est interne à l'élevage. » Il existe deux types de puces, HDX et FDX. Elles fonctionnent sur la même fréquence de communication mais les modalités d'échange diffèrent. « De nombreux constructeurs mettent en place des automates dits “full-Iso” pour faciliter les choix de l'éleveur, indique Sébastien Duroy. Ainsi, ce dernier n'a pas à se soucier du type de puce dont il s'est équipé. Attention, cependant, aux choix commerciaux. Pour réduire les coûts, certains équipements ne lisent qu'un type de puce. »

SIMPLIFIER LE TRAVAIL

Même si les liens entre les bases de données ne sont qu'en cours de développement, l'identification électronique profite déjà aux organismes d'élevage. « Les boucles simplifient le travail du contrôle laitier, illustre Sébastien Duroy. Il est plus facile pour le contrôleur d'associer la pesée au numéro de la vache si les informations sont directement affichées sur les compteurs à lait. » La lecture électronique intéresse aussi les abattoirs. Elle limiterait le contact entre les animaux et le bouvier chargé de lire les boucles à leur arrivée. « Cependant, les abattoirs ne peuvent pas s'équiper de lecteurs si l'utilisation de la boucle n'est pas généralisée à tous les bovins », rappelle Sébastien Duroy.

Selon lui, l'identification électronique n'apporte pour l'instant pas de nouveautés en terme de dématérialisation des documents. « Les applications existent déjà, insiste-t-il. Il est toutefois possible d'intégrer la lecture de la puce au logiciel en place. » Pour lire la boucle de façon électronique, l'éleveur doit être équipé d'un bâton d'identification ou d'un terminal capable de reconnaître la puce. « L'utilisation de lecteurs reste marginale en élevage bovin car elle impose d'avoir toujours sur soi le boîtier identificateur, précise Sébastien Duroy. Nous avons testé le système dans le cadre d'un projet pilote, et le retour des éleveurs n'était pas concluant. Il serait plus simple de sélectionner directement l'animal sur un menu dérouleur. »

En élevage ovin, ils seront tous identifiés « électroniquement » d'ici le 1er juillet 2013. La transition a débuté depuis 2010, et un certain nombre d'éleveurs et de techniciens utilisent d'ores et déjà quelques-unes des nombreuses applications autorisées par les puces. « Nous ne perdons plus notre temps à recopier des données, témoigne Laurent Solas, de la chambre d'agriculture de Saône-et- Loire. L'identification électronique élimine une grande partie du travail de secrétariat. Cela nous laisse d'autant plus de temps pour mieux exercer notre métier de technicien conseiller. »

Pour aider les éleveurs à se familiariser avec cette nouvelle technologie, Laurent organise dans son département une journée de formation par an. « Je présente aussi toutes les nouvelles évolutions, explique-t-il. C'est pourquoi ces sessions sont utiles à tous. Elles peuvent être financées dans le cadre du fonds Vivea (Fonds pour la formation des entrepreneurs du vivant).

Concernant les outils, il existe plusieurs solutions. « L'ordinateur de poche (photo ci-contre) muni d'une antenne de lecture est plus fonctionnel que le bâton couplé à l'ordinateur pocket, signale Laurent Solas. La valorisation des données grâce à un logiciel de gestion de troupeau installé dans l'ordinateur de poche est instantanée.

Seule contrainte de l'outil : disposer d'un matériel de contention, c'est-à-dire des cornadis ou un couloir. Il existe aussi des lecteurs fixes que l'on peut relier à une ou plusieurs antennes. La version complète avec un couloir de contention, des portes de tri et un système de pesée coûte de 10 000 à 15 000 €. L'ordinateur de poche avec antenne de lecture, du type de celui utilisé par Alexandre Saunier (voir encadré), est beaucoup plus abordable, puisqu'il revient à environ 1 500 €.

REPÉRER VITE LES BREBIS IMPRODUCTIVES

« L'une des applications essentielles est la possibilité du repérage précoce des animaux improductifs, signale Laurent. La priorité pour une bonne gestion technico-économique étant d'éliminer au plus vite ces animaux. » Côté administratif, l'outil permet de commander les boucles perdues en quelques clics. « Dans notre département, il est aussi possible d'obtenir les données d'abattage dans les jours qui suivent par mail, ajoute Laurent. Elles permettent d'enrichir les fiches des mères et ainsi apporter de nouvelles informations pour une sélection encore plus précise des animaux. » Il est ainsi possible de repérer facilement les filles des brebis qui ont produit le plus de kg de carcasse dans leur carrière. En l'absence d'électronique, on a souvent tendance à prendre les plus jolies. « L'outil apporte plus de pertinence, ajoute-t-il en précisant que l'observation est un critère important lorsque l'animal présente par exemple de mauvais aplombs. »

Autre application intéressante : la distinction des agneaux ayant été allaités avec de l'aliment artificiel. Dès la lecture de sa boucle, il sera écarté des filières de qualité. « C'est une garantie pour la filière et pour l'éleveur qui ne risque pas d'être sanctionné lors d'un contrôle », signale le technicien. Avec le papier, les oublis ou les erreurs se rencontrent même chez les plus scrupuleux, tellement le nombre de numéros à gérer et à retranscrire est important.

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