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Elevage bovin Une vache truffée de capteurs pour un suivi plus précis

Les nouvelles technologies allègent la surveillance au quotidien, tout en maintenant la fiabilité de la détection.

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Avec ses deux sites distants de 1,2 km, la géographie de mon exploitation exige de nombreux déplacements, raconte Hervé Gadby, éleveur d'une quarantaine de prim'holsteins à Ossé, dans l'Ille-et-Vilaine.

 

Les risques de manquer un vêlage sont multipliés, et c'est la même chose pour les chaleurs. Or, la détection constitue une bonne partie de la réussite en reproduction. »

Système mobile

Hervé s'équipe en novembre 2010 de deux types de détecteurs commercialisés par Médria. L'un pour les vêlages (Vel'phone), sous forme de sonde vaginale, l'autre pour les chaleurs (Heatphone), constitué d'un boîtier fixé sur un collier.

 

« J'ai cinq Vel'phone et trente-cinq Heatphone, précise-t-il. Toutes les vaches et génisses à terme équipées de détecteurs de vêlage restent sur le site principal. Les colliers détecteurs de chaleurs sont répartis entre le corps de ferme principal et celui où j'élève les génisses. »

 

Les informations des capteurs sont envoyées à un transmetteur radio (ou base). Ce dernier est mobile. Hervé peut le déplacer d'un site à l'autre. D'autres marques proposent un système de base fixe.

« Je laisse le transmetteur radio sur le site des génisses pendant la journée, ajoute-t-il. Je le ramène à proximité des vaches le soir. S'il y a eu dans la journée des chaleurs sur le corps de ferme principal, je peux encore inséminer après la traite. Et la base est en place pour envoyer les informations sur les vêlages pendant la nuit. »

L'antenne fixée sur le transmetteur radio enregistre les informations jusqu'à 200 m de distance environ. Elles sont transmises à des serveurs qui analysent les résultats et génèrent, si la situation l'impose, l'envoi d'un SMS sur le mobile d'Hervé.

La base est aussi reliée par un fil à une antenne amovible, placée en permanence sur la stabulation des vaches. « Sa portée est de 260 m, détaille Hervé. Elle enregistre les données communiquées par les détecteurs de vêlage, même si les animaux sont dans les pâtures autour du bâtiment. »

Communication par SMS

Le détecteur de vêlage, placé dans le canal vaginal de la femelle quelques jours avant la date du terme, est équipé d'un thermomètre. Dès que la température de la vache monte, il s'active.

 

« J'ai configuré mon matériel pour qu'il envoie un compte-rendu de la température deux fois par jour sur mon téléphone, ajoute-t-il. Si celle-ci est anormalement élevée, j'interviens rapidement pour éviter des problèmes. »

 

Lorsque la sonde enregistre une variation de la température corporelle, un SMS annonce que le vêlage aura probablement lieu dans 48 heures. Quand elle est expulsée, elle se refroidit au contact de l'air et envoie un deuxième SMS, indicateur du début de la mise bas.

« Avant d'être équipé de sondes, je me levais plusieurs fois par nuit, poursuit-Hervé. Maintenant, je ne me réveille qu'une fois. »

Toutes les cinq minutes, le détecteur de chaleurs, placé sur un collier, enregistre l'activité des animaux. Il envoie un premier SMS de prédiction pour signaler l'agitation d'une vache. L'éleveur peut alors observer le comportement de l'animal.

Quand la chaleur est confirmée, il reçoit un deuxième SMS. « Les données sont consultables sur une plateforme internet, sous forme d'un tableau de bord zootechnique, note Hervé. Je peux suivre les courbes de mes femelles et vérifier si les cycles sont cohérents. »

L'éleveur choisit les horaires pendant lesquels il souhaite recevoir les SMS. « Lors de la mise à l'herbe, je ne tiens pas compte des messages reçus dans la journée, explique-t-il. Mais une fois que les vaches sont calmées, les informations sont aussi fiables à l'herbe qu'au bâtiment. »

Les détecteurs représentent un coût d'investissement important : 2.890 € pour le transmetteur radio et environ 100 € pour le capteur (collier ou sonde). « Par rapport au confort qu'ils offrent au quotidien, cela reste raisonnable, affirme Hervé. La surveillance des animaux est affinée et le temps de travail réduit. » Il n'a changé aucun matériel depuis son premier achat.

 

 

Matériel nécessaire

• Capteur : environ 100 € HT• Transmetteur : environ 3000 € HT• Téléphone : abonnement de 10 à 30 €/mois• Ordinateur : pour les fournisseurs proposant un logiciel• Internet : pour les fournisseurs proposant un accès aux serveurs

 

Des produits adaptés aux vaches allaitantes

 

« Aujourd'hui, les détecteurs de chaleurs ne sont utilisés que par des éleveurs laitiers, constate Sébastien Prodhomme, de chez Médria. Les chaleurs des vaches à viande ne se manifestent pas de la même manière que celles des vaches laitières.

Les algorithmes identifiés par les boîtiers ne correspondent pas aux cycles des allaitantes. Nous travaillons aujourd'hui sur des nouvelles données, en collaboration avec des centres d'insémination et l'Unceia (Union nationale des coopératives d'élevage et d'insémination).

Des boîtiers Heatphone ont été mis à disposition d'éleveurs en charolaises, limousines, et blondes d'Aquitaine. Nous leur demandons de faire des prises de sang à chaque détection de chaleur.

Cela nous permet d'ajuster les seuils à étudier par le serveur, et de s'adapter aux conditions des allaitantes. Les résultats sont en attente de validation. »

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