4. Maintenir le patrimoine familial et l 4. Maintenir le patrimoine familial et le travail de cinq générations
La pluriactivité a amené Hélène Toussaint à repenser les productions de l'exploitation.
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« J ai toujours su que je reprendrai la ferme », raconte Hélène Toussaint. Aînée de deux enfants, elle est la sixième génération à s'établir sur l'entreprise familiale. Une évidence qui a conditionné ses études. Le bac STAE en poche, elle obtient son BTS ACSE et une licence en commercialisation de produits frais, avec l'ambition de développer la vente directe à partir des produits de l'atelier allaitant. Initialement en polyculture élevage, l'exploitation compte environ 80 hectares. Les terres entourent une bâtisse en pierre, typique du Châtillonais (Côte-d'Or).
A 22 ans, alors qu'elle entreprend les démarches d'installation, le statut de double actif s'impose. « Fraîchement diplômée, je ne me sentais pas les épaules pour assumer seule la gestion de l'exploitation. Je voulais me forger une expérience en entreprise », explique-t-elle. A cette époque, Hélène trouve un emploi de comptable dans un centre de gestion agricole des Yvelines. « Ce poste m'a aussi permis de suivre mon compagnon », avoue-t-elle. Pour des questions d'organisation, elle se résout à abandonner l'élevage. L'exploitation se spécialise en grandes cultures et la stabulation est transformée en bâtiment de stockage.
ASSUMER SES CHOIX
A la retraite de leur père, Hélène et Isabelle, sa cadette de deux ans, rachètent les parts sociales de l'EARL. L'aînée prend le statut d'associée exploitante à titre secondaire et l'autre, celui d'associée non exploitante. Elles choisissent de vendre le parc matériels et de confier semis, traitement et récolte à une entreprise de travaux agricole (ETA). « Je garde l'entière maîtrise de la gestion de l'exploitation, du choix des cultures et des semences au calendrier d'assolement. J'organise mon emploi du temps pour être présente à la ferme en période de gros travaux. » Le pic d'activité en centre de gestion coïncide avec la période hivernale, ce qui permet à Hélène d'être disponible pour l'exploitation l'été.
Hélène assume aujourd'hui pleinement sa double activité mais elle se souvient des difficultés du début : « Bouleverser des habitudes établies depuis plusieurs générations n'est pas chose facile pour une fille. » Il a fallu convaincre son père de ses capacités et de sa vision de l'exploitation mais aussi affronter les « qu'en dira-t-on » du voisinage prêt à récupérer le foncier. « Nos terres auraient pu conforter une exploitation existante ou installer un jeune », admet-elle. Le carcan du statut du fermage a eu raison de ses derniers doutes : « La présence d'un fermier ne m'aurait peut-être pas permis de reprendre en temps voulu. »
Ses choix de vie ne l'ont écartée que pour un temps d'une présence quotidienne sur l'exploitation. Hélène espère revenir en Bourgogne pour transmettre à ses futurs enfants cet attachement à la terre et au patrimoine familial que son père lui a légué.
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