Case IH Deux heures au volant du Steiger 400
Le constructeur américain a reçu l'homologation pour une partie de ses articulés à roues. Nous avons pu tester au champ le modèle de 400 ch.
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Le Steiger Efficient Power représente la gamme de tracteurs articulés à roues de Case IH. Sur les six modèles qui la composent, trois bénéficient d'une homologation du code du travail et du code de la route à 40 km/h.
Il s'agit des Steiger 350, 400 et 450. Cette version homologuée est reconnaissable au premier coup d'oeil par son échappement positionné horizontalement, ses plaques de gabarit et ses essieux flasques en lieu et place des modèles à barres. Notons que, sur ces modèles, le PTAC est limité à 18 tonnes.
Nous avons pu prendre les commandes du Steiger 400 HD. Celui-ci était attelé à un déchaumeur Vogel & Noot à quatre rangées de dents, d'une largeur de 6 m. Nous avons réalisé un travail de préparation du sol en vue de l'implantation d'une jachère.
Un air de famille
Ce qui surprend au premier abord, c'est la relative compacité de la « bête ». Equipée de pneumatiques 710/75 R 42, elle ne dépasse pas 2,55 m de large. La longueur hors-tout est de 7,60 m et la hauteur totale de 3,90 m. En comparaison, un Magnum 340 équipé des mêmes pneumatiques affiche la même largeur, une hauteur de 3,40 m et une longueur de 6,40 m.Une fois à bord de la cabine suspendue sur quatre points - l'échelle d'accès ne compte pas moins de six marches - l'utilisateur habitué de la marque américaine s'y retrouvera tout de suite. En effet, l'intérieur de la cabine est en tout point similaire à celui des Magnum et Puma, avec boîte full powershift. Comme sur ces tracteurs conventionnels, le tableau de bord est logé dans le montant droit de la cabine. L'accoudoir droit du siège pneumatique, en cuir rouge, intègre l'ensemble des commandes, avec le levier Multicontroller, la palette de contrôle ICP et le terminal tactile couleur AFS 700. Ce dernier reprend les commandes comme le guidage, l'hydraulique... et est compatible Isobus.La visibilité en cabine est bonne. Bien sûr, il ne faut pas s'attendre à voir le piton d'attelage mais le chauffeur bénéficie d'une bonne vue sur les quatre coins du véhicule, bien aidé par la cabine à quatre montants et la position du tuyau d'échappement.
Pas de pédale d'accélérateur
Le « tour du propriétaire » effectué, il est maintenant temps de tourner la clé de contact. Le moteur de 12,9 l de cylindrée s'anime. Ce bloc équipe également le Steiger 450. Le 350, de son côté, hérite du 9,7 l des Magnum. Tous bénéficient du système SCR pour le traitement des gaz d'échappement.Il est temps de passer la marche avant via le levier d'inverseur, à gauche du volant. Rien ne se passe. Il faut en effet débrayer en même temps lors de cette première action sur le levier. C'est parti ! Et là, surprise. Il n'y a pas de pédale d'accélérateur. L'avancement se gère depuis le monolevier, à la manière d'une moissonneuse-batteuse. Une fois cette notion assimilée, faire avancer ce géant des champs devient aisé. Les rapports de la boîte full powershift 16x2 se montent et se descendent depuis deux boutons sur le levier. Un troisième interrupteur situé sur la par- tie arrière permet de sauter les vitesses de deux en deux. Neuf rapports se situent dans la plage de travail de 5 à 13 km/h.Il est également possible d'évoluer en mode automatique. Baptisée APM, cette fonction sélectionne le rapport de transmission et le régime moteur le plus approprié à la vitesse d'avancement programmée par l'utilisateur. L'APM intègre deux modes de fonctionnement : route automatique et champ automatique. Deux boutons situés sur l'ICP permettent l'activation de l'un ou de l'autre. Dans les deux cas, pour programmer sa vitesse d'avancement, on place le monolevier à la vitesse souhaitée puis on effectue un appui long sur le bouton du mode dans lequel on souhaite travailler. Dans notre cas, nous programmons une vitesse d'avancement de 13 km/h en mode « champ automatique ».Au champ, ce n'est pas la peine de chercher à enclencher le pont avant comme tout bon utilisateur le ferait avec un tracteur conven- tionnel. Le Steiger est un 4 roues motrices permanentes. Les deux ponts possèdent un blocage à commandes indépendantes. Arrivés en fourrière, nous relevons notre déchaumeur semi-porté en actionnant un des distributeurs. Le Steiger peut en compter de quatre à huit. Les commandes de type « bout des doigts » sont regroupées sur l'accoudoir. Le débit du circuit hydraulique peut atteindre 216 l/min. En option, il peut même culminer à 428 l/min. Notre modèle d'essai était équipé d'un relevage de 9 t de capacité et d'une prise de force 1 000 tr/min. Un équipement dont ces tracteurs peuvent être dépourvus ou rééquipés ultérieurement.
Maniable malgré sa taille
Nous attaquons notre demi-tour. Là, c'est l'étonnement. Le Steiger braque court pour un tracteur de cette taille. Il convient d'ailleurs de manier le volant avec douceur, sous peine de tourner plus court que prévu. Case IH annonce un rayon de braquage de 4,90 m. A titre in- dicatif, celui d'un Magnum 340 est de 4,8 m minimum, avec une voie réglée à 1,83 m.Le demi-tour effectué, nous en pro- fitons pour faire une marche arrière afin de nous réaligner. Levier d'in- verseur actionné, nous entamons la manoeuvre. Les choses se corsent alors. L'attelage ne se conduit pas du tout comme pour un tracteur conventionnel. Si l'on regarde au niveau du timon, c'est la faute as- surée. En fait, il faut bien se concentrer sur l'arrière de l'outil et piloter l'ensemble de la même manière qu'un attelage tracteur-chariot quatre roues à tourelle.Marche avant. Nous voici repartis. Les allers-retours dans la parcelle vont se poursuivre toute la matinée avec une facilité déconcertante. Il faut seulement penser à soulager légèrement l'outil dans une courbe. En cas d'oubli, attention aux dé- gâts avec un outil à dents, ces dernières risquant de ne pas supporter la pression.Un capot monobloc Après le travail, il est temps de passer à l'entretien. Le Steiger est équipé d'un capot monobloc, donnant accès aux différents organes. Les radiateurs sont montés sur cadre. Une première partie s'escamote pour faciliter le nettoyage. Le filtre à air est logé au-dessus du moteur. Pour les personnes de petite taille, son accès n'est pas des plus évidents. Le remplissage des 1 230 l de carburant s'effectue du côté gauche. Celui des 250 l d'Ad-Blue peut se faire des deux côtés.
Fiche technique
• Modèle : Steiger 400 • Puissance nominale/maximale : 405/446 ch • Moteur : 12,7 l FPT • Transmission : full powershift 16x2 • Pneumatiques : 710/75R42 ou 620/70R42 jumelés • Réservoir de carburant : 1 230 l • Réservoir d'Ad-Blue : 250 l
Points forts | Points faibles |
• Force de traction. • Braquage. • Prise en main en cabine. |
• Manoeuvre en marche arrière. • Polyvalence. • Accès au filtre à air. |
1. Compact. Avec sa largeur hors-tout de seulement 2,55 m, le Steiger 400 donne une impression de compacité.
2. Commun. L'accoudoir droit est commun aux Magnum et Puma full powershift.
3. Confort. La cabine est suspendue sur quatre points.
4. Accès. Pour les personnes de petite taille, l'accès au fi ltre à air n'est pas des plus évidents.
5. Pivots. Les radiateurs sont montés sur cadre. Une première partie s'escamote pour faciliter le nettoyage.
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