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Cuma Une superstructure départementale

En Ille-et-Vilaine, trois Cuma du nord du département et trois du sud ont formé une « Inter-Cuma » pour acheter quatre ensileuses en commun.

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« Tout a démarré en 2007. Dans notre Cuma de Montreuil-le-Gast (Ille-et- Vilaine), nous avions besoin de renouveler notre ensileuse, se souvient Pascal Huchet, agriculteur à Guipel. Mais avec 250 ha de maïs et 30 ha d'herbe à ensiler par an, nous pouvions difficilement investir dans une nouvelle machine avec bec huit rangs à 220 000 euros. »

Dans le sud du département, la Cuma de Guipry et celle de Maurede- Bretagne ont les mêmes soucis, avec des matériels en fin de course. « L'intérêt est que nous avons quinze jours de décalage de récolte entre le nord et le sud, pour une distance de 80 km, pointe l'agriculteur. Nous avons donc décidé de nous regrouper en interCuma pour le matériel d'ensilage. » Entretemps, une autre Cuma du Nord, la Cuma de Dingé-Combourg-Bonnemain, est venue se greffer pour former l'Inter-Cuma Nord-Sud Alliance, une « super » Cuma en quelque sorte. Cette dernière a racheté toutes les ensileuses. Elle a conservé deux ensileuses (bec six rangs) assez récentes. Elle a revendu quatre machines anciennes pour acheter deux ensileuses neuves (huit rangs). Seul le matériel est en commun. Il n'y a pas de salarié. Chaque coopérative fournit les chauffeurs et le fioul.

En 2010, la Cuma de Guer les a rejoints. Elle a revendu sa machine et l'Inter-Cuma a racheté une nouvelle ensileuse huit rangs pour 280 000 e en revendant une six rangs. Enfin, début 2012, c'est au tour de la Cuma de Romillé de faire son entrée. L'Inter- Cuma a revendu la dernière ensileuse six rangs pour investir dans une toute nouvelle machine dix rangs, pour un coût de 330 000 e.

UNE BONNE ORGANISATION

« Avec des coûts de matériel aussi prohibitifs, il était inimaginable d'investir chacun dans son coin. Grâce au regroupement, nous avons pu acheter du matériel performant tout en maintenant des coûts corrects pour nos adhérents », insiste son président. « Le matériel est neuf, avec moins de risques de panne, ce qui sécurise les adhérents », confirme Olivier Le Mouël, de la FDCuma 35. L'Inter-Cuma facture aux Cuma de base les heures de travail de la machine (hors fioul), main-d'oeuvre (conduite et entretien en morte-saison) et frais de gestion compris. Le prix est le même pour toutes : 276 e/h, à charge pour chacune de refacturer la prestation à ses adhérents en tenant compte de ses propres charges (fixes, fioul…).

La contrepartie de tous ces avantages, c'est bien sûr une bonne organisation du planning lors de la récolte. Les présidents se réunissent pour attribuer les périodes, ensuite chaque Cuma gère son planning comme elle a l'habitude de le faire (réunions, appels téléphoniques).

Trois machines démarrent dans le Sud puis, à la date fixée, elles remontent progressivement. Entretemps, la quatrième, déjà postée dans le Nord, a pu entamer la saison. Le plus gros souci concerne les débits de chantier. Une machine peut avaler 20 à 30 ha par jour. Les chantiers démarrent de plus en plus tôt, dès 7 heures le matin dans les exploitations laitières. Il faut également plus de remorques et de personnes pour suivre la cadence de la machine. Un kilomètre de distance parcelle-tas d'ensilage équivaut à une remorque. « Jusqu'à présent, tout s'est bien passé », estime Pascal Huchet, même s'il a conscience que la jonction est plus difficile quand la saison est rapprochée comme il y a deux ans, avec seulement une semaine de décalage. La nouvelle machine avec bec dix rangs, qui doit être livrée en juin, devrait apporter de la souplesse.

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