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Un projet controversé de mégacentrale da Un projet controversé de mégacentrale dans le Gard

L'implantation d'un parc photovoltaïque de 711 ha suscite des débats.

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Une mégacentrale photovoltaïque verra-t-elle le jour dans le Gard, sur des terres portant du riz ou du blé dur ? Le projet, mené par EDF-Energies nouvelles, concerne 711 ha sur la communauté de communes Beaucaire-Terre d'Argence.

 

Avec 228 ha de panneaux, cette centrale d'une puissance de 261 kWc couvrirait les besoins de 160.000 foyers.

En janvier 2012, la commission d'enquête publique a rendu un avis positif sur la modification du plan local d'urbanisme et un avis négatif sur la demande de permis de construire. L'entreprise n'abandonne pas pour autant. Elle va reconfigurer sa demande et la représenter.Jacques Bourbousson, maire de Beaucaire et élu à la chambre d'agriculture, soutient ce projet.

« Nous avons obtenu des aménagements qui le rendent acceptable. Lorsque les villages s'agrandissent sur des terres agricoles, il n'y a aucune compensation. EDF-Energies nouvelles s'est engagé à verser 2 millions d'euros par an à un fond de développement créé par la chambre d'agriculture. Il est destiné à installer des jeunes et à promouvoir les produits agricoles. »

Durant les vingt-cinq ans de location, des fourrages pourraient être cultivés sous les panneaux. Le système d'irrigation serait entretenu et les terres inondées une fois par an pour lessiver les remontées de sel et préserver leur fertilité. « L'artificialisation serait réversible. L'entreprise s'est engagée à remettre les terres en état en fin de bail. »

Des opposants déterminés

Une majorité des agriculteurs concernés est favorable à ce projet. Le loyer annuel proposé (3.000 €/ha) est attractif. Certains seraient prêts à louer toute leur exploitation, d'autres seulement une partie.

« C'est sûr, aucune culture ne dégage une telle marge. Mais nos terres, installées sur des alluvions du Rhône, donnent de très bons rendements. Nous nous sommes remis en question avec le semis direct sous couvert végétal, le stockage à la ferme. Nous arrivons à vivre très correctement de notre travail », affirme Sandrine Gallon, qui cultive 150 ha à Beaucaire.

Elle n'envisage pas du tout de changer de métier et n'a pas non plus envie de vivre entourée de panneaux. Avec d'autres habitants, elle a créé une association qui s'oppose à ce projet.

De son côté, le syndicat Jeunes Agriculteurs du Gard dénonce les projets au sol dès qu'ils touchent aux surfaces agricoles. « Ces terres sont les meilleures du département. Elles doivent être préservées ! La remise en état dans vingt-cinq ans n'est qu'une promesse, estime Jean-Baptiste Crouzet, son vice-président. La situation n'est pas facile pour nombre d'exploitants. Ils cherchent des compléments de revenu. Le fond du problème, c'est la valorisation des produits agricoles. » 

Des retombées élevées

Selon Jacques Bourbousson, les retombées seraient de 1,5 million d'euros à la communauté de communes, 1,4 million d'euros au conseil général du Gard et 400.000 € au conseil régional du Languedoc-Roussillon.

Une région attractive

Dans le Languedoc-Roussillon, l'ensoleillement est excellent et les projets se multiplient. Une dizaine de parcs photovoltaïques fonctionnent déjà.

Le plus gros, d'une puissance de 12 MWc, a été installé par Powéo à Torreilles, dans les Pyrénées-Orientales, sur 36 ha de friches. Les agriculteurs concernés perçoivent un loyer annuel de 2.000 €/ha.

Il n'y a pas eu beaucoup d'oppositions. « Les panneaux marquent moins le paysage que les éoliennes », souligne Louis Carles, le maire.

Dans l'Aude, EDF-Energies nouvelles exploite un parc à Narbonne, sur une friche industrielle, et bientôt un autre à Saint-Marcel-sur-Aude.

JMB Energie vient d'en construire un de 9,6 MWc à Roquefort-des-Corbières et La Palme, sur 22 ha, recouvrant en partie une ancienne carrière.

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