4. Saisir l'opportunité de la farine de 4. Saisir l'opportunité de la farine de biscuits
L'EARL Nuttens a trouvé la solution pour palier le manque de maïs grain.
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« Nous sommes producteurs de maïs grain, raconte Jean-Pierre Nuttens, installé à Marolles (Calvados), en EARL avec son épouse Béatrice. Nous en incorporons dans la ration complète de nos soixante prim'holsteins, avec de l'huile. » Cette année, les stocks n'ont pas suffi. Pris de cours, Jean-Pierre et son fils Guillaume, salarié de l'EARL, ont demandé conseil à leur nutritionniste, Alain Dovergne. « L'idée était de trouver suffisamment d'énergie pour la ration à moindre coût, reprend-il. Nous avons donc décidé de tester la farine de biscuit, un coproduit à 85 % de MS. Nous l'avons payée 270 €/tonne. Notre stock devrait nous permettre de tenir 150 jours. »
Le coproduit de biscuit se présente sous la forme de farine. Il se stocke au sec, sur une surface bétonnée. « Nous avons l'avantage d'être bien équipés pour ça, ajoute-t-il. L'utilisation des coproduits est aussi plus simple sur un troupeau conséquent. Les livraisons par camion complet de 25 tonnes sont plus simples à mettre en place. »
Le maïs grain et l'huile ont cédé leur place à un premix. L'EARL le fabrique tous les onze jours et le stocke en case. Il est constitué principalement de biscuit, de paille, de soja, de minéraux et de mélasse. Les déchets de biscuits sont distribués à hauteur de 2 kg par vache et par jour. « Au-delà de 2,5 kg, les taux risquent d'être affectés, explique Guillaume. En outre, mal dosé et mélangé, ils risquent de provoquer de l'acidose. C'est pourquoi je pense que la mélangeuse est indispensable au bon usage de ce produit. »
SÉCURISER L'AMIDON
Au fil du temps, le biscuit a tendance à prendre une odeur rance. « C'est un produit qui vieillit mal, nuance Jean-Pierre. Mais cela n'altère pas son appétence. » Le coproduit de biscuit apporte suffisamment d'énergie et satisfait les besoins en matières grasses des animaux. Sa bonne complémentation énergétique agit sur leur état corporel. Il évite l'utilisation d'huiles, telle celle de soja, qui tend à faire chuter le TP. Et il perturbe moins la flore microbienne. « Je ne crois pas que le biscuit ait joué sur la production laitière. Nous sommes à 10 500 litres, avec un TB de 37 et un TP de 32. Cela n'a pas changé. »
Lorsque le stock sera écoulé, Jean-Pierre aura suffisamment de maïs grain pour le réintroduire à la ration. « Les coproduits de biscuits m'ont convaincu, poursuit-il. Les vaches sont en pleine santé, ne font pas d'acidose et je note un meilleur état général. » L'EARL Nuttens préfère cependant utiliser son maïs grain. Les valeurs alimentaires sont très différentes. « Le maïs grain apporte 1,14 UFL et 60 % d'amidon, qui se dégrade lentement, reprend Jean-Pierre. Il sécurise la ration car il est moins acidogène. Le coproduit de biscuit contient 1,30 UFL et 40 % d'un amidon qui, à l'inverse du maïs, est vite dégradé dans le rumen. » Mais l'EARL Nuttens est rassurée car, en cas de pénurie, le biscuit prendra le relais sans pénaliser les vaches.
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