1. Avec l'herbe, le coût baisse 1. Avec l'herbe, le coût baisse
L'herbe courte et feuillue d'automne couvre les besoins des brebis allaitantes.
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L'arrière-saison est propice à la pousse d'une herbe de qualité. Cette ressource convient à des brebis à forts besoins comme celles qui allaitent. Une étude de l'Institut de l'élevage a estimé les faibles coûts de production de cette pratique par rapport à une conduite en bergerie intégrale dans huit élevages.
Une économie de 0,72 euro/kg de carcasse produit. Le coût de l'alimentation à l'herbe est beaucoup plus faible qu'en bergerie. « Il est en moyenne de 1,79 €/kg de carcasse, contre 2,51 €/kg de carcasse produit en bergerie », indique Denis Gautier de l'Institut de l'élevage. Soit une économie de 0,72 €/kg de carcasse produit. Précisons que tous les frais d'alimentation de la mise bas à l'abattage sont pris en compte. Pour ceux conduits à herbe, les frais de concentrés liés à la période en bergerie sont inclus. Rendu par brebis et agneaux, ce coût alimentaire s'élève à 57 € pour le lot herbe, contre 79 € pour le lot bergerie. Dans leur calcul, les chercheurs ont retenu les prix de référence calculés par les chambres d'agriculture pour les fourrages. « Pour les concentrés, nous avons retenu les prix d'achat à la coopérative, explique Denis Gautier. Nous voulions ainsi gommer les contraintes des sites expérimentaux ou pédagogiques. »
Moins de foin. La baisse des coûts découle des économies importantes de fourrages et de concentrés réalisées sur le lot conduit à l'herbe. Ces brebis consomment très peu de foin : 30, 1 kg seulement contre 182,5 pour le lot conduit en bergerie. 150 kg de foin économisé par animal représentent 15 t de foin pour un lot de 100 brebis. Et 15 t, soit presque la capacité d'un camion, à 130 €/t par exemple, ce sont près de 2 000 € d'économisés. La consommation en concentrés est aussi réduite à une portion congrue pour le lot « herbe » : 2,4 kg contre 27,9 kg en bergerie.
Des différences d'âge à l'abattage. Les agneaux du lot « herbe » pesaient quasiment le même poids à l'abattage. La majorité des carcasses sont classées R3 quelle que soit la conduite. Seule différence entre les deux lots, les agneaux conduits à l'herbe sont vendus plus vieux. Ils ont presque un mois de plus que ceux élevés en bergerie. A l'abattage, ils ont 149 jours contre 124 jours pour le lot élevé en bergerie. La raison : les croissances, avant la finition en bergerie, sont un peu plus lentes à l'herbe. La moyenne s'établit à 241 g/ jour de la date de la mise en lot au sevrage contre 293 g/jour pour le lot « bergerie ». La performance reste correcte », estime Denis Gautier. Pour la deuxième période allant du sevrage à la vente, la moyenne des croissances des lots bergerie et herbe est comparable autour de 240 g.
Les agneaux à l'herbe consomment peu de concentrés, même s'ils ont des nourrisseurs à leur disposition. « Pourtant il faudrait mieux les préparer à l'après-sevrage », explique Denis Gautier. Car la principale limite pour l'instant, c'est l'allongement de la durée d'engraissement qui implique de prévoir des places supplémentaires dans le bâtiment et une organisation du travail différente.
De l'herbe de qualité. Les couverts sur les différents sites sont tous préparés à l'avance. Il s'agit de prairies temporaires à base de graminées et de légumineuses, de prairies permanentes ou de cultures intermédiaires pièges à nitrates (Cipan) comme à Mirecourt dans les Vosges dont nous avions déjà relaté les résultats (voir La France agricole du 14 janvier 2011 en page 48 et du 10 juin 2011, page 32).
Ces couverts ont un point commun : leur qualité nutritive. L'herbe, offerte dont la hauteur est comprise entre 5 et 15 cm, affiche des valeurs moyennes de 0,91 UFL/kg de MS et avec 121 g de PDIN/kg de MS et 92 g de PDIE/kg de MS. Les performances sont toutefois conditionnées par cette herbe courte et feuillue. « Cette année, l'herbe abonde sur la plupart des sites, explique Denis Gautier. A l'automne, il y a de l'herbe qui pousse plus ou moins précocement. Il convient d'adapter le chargement à cette pousse. »
Des ventes au bon moment.« Les agneaux nés à l'automne arrivent sur le marché avant Pâques à une période de prix encore élevés », souligne aussi Denis Gautier. Plus les mises bas ont lieu tôt, c'est-à-dire vers la fin du mois d'août, plus les chances sont grandes de vendre des agneaux à la fin décembre quand les prix sont encore plus élevés. Les chances sont encore plus grandes de pâturer avant les fortes gelées qui sonnent l'arrêt de la conduite à l'herbe. La limite, dans ce cas c'est la capacité des brebis à se désaisonner.
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