1. Sorgho : plus méthanogène que le maïs 1. Sorgho : plus méthanogène que le maïs
Depuis deux ans, trois Gaec des Vosges testent des variétés de sorgho pour alimenter leur future unité de méthanisation.
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Après avoir mis leur assolement en commun en 2006, les neuf associés de trois Gaec du nord des Vosges (Gaec d'Ops, de la Perrière et de la Héronnière) ont décidé d'aller encore plus loin en créant leur unité de méthanisation. « Après l'arrêt de nos ateliers d'engraissement de bovins, nous devions valoriser nos prairies naturelles, expliquent les agriculteurs. Nous avons visité plusieurs exploitations qui possédaient des unités de méthanisation, notamment en Allemagne. » Après une étude de faisabilité, les trois Gaec se sont lancés. « Nous sommes en attente de l'autorisation, précisent Silvère Adam, du Gaec d'Ops, et Régis Mazelin, de celui de la Perrière. Le démarrage de la production d'électricité est prévu début 2012. »
UN ITINÉRAIRE QUASI IDENTIQUE À CELUI DU MAÏS
Mais pour approvisionner l'unité, outre l'ensilage d'herbe, les agriculteurs ont misé sur l'ensilage de cultures intermédiaires, le fumier, le lisier, les menues pailles de céréales et l'ensilage de sorgho biomasse (qui est stocké en attendant le démarrage de l'unité de méthanisation). « Le sorgho, culture annuelle, pouvait facilement intégrer notre assolement en prenant la place du maïs, note Régis Mazelin. Il nous intéressait aussi par sa non-concurrence alimentaire, sa bonne productivité et son pouvoir méthanogène, plus fort que le maïs. »
En 2010, 12 ha de sorgho ont été semés sur les 560 ha en commun, puis 15 ha en 2011, dont 3 ha d'essais de variétés chaque année. « Nous avons beaucoup de mal à trouver une variété adaptée à nos conditions climatiques, regrettent les agriculteurs. Le nord-est de la France n'est pas une région à sorgho car la plante est très sensible aux températures inférieures à 16 °C. »
Autre avantage non négligeable pour les polyculteurs-éleveurs, l'itinéraire technique ressemble de près à celui du maïs. « En général, en mars, si la culture intermédiaire, composée d'avoine de printemps ou de seigle, n'a pas gelé, nous la détruisons chimiquement », expliquent-t-ils. En 2010, un passage de déchaumeur à dents et à disques a été réalisé fin mars, avant celui du vibroculteur début avril (si les levées d'adventices sont importantes, un deuxième passage peut être envisagé). Mi-mai, le semis a ensuite été réalisé avec un Horsch d'une largeur de 6 m et 12,5 cm entre chaque rang.
« Sur les essais de variétés de la chambre régionale d'agriculture, nous avons rencontré de gros problèmes de désherbage, se rappelle Régis Mazelin, nous avons notamment eu des difficultés à gérer les panics, sétaires et digitaires. En 2011, nous allons avancer la date de semis pour limiter les levées d'adventices. »
Mi-juin, une centaine d'unités d'azote liquide a été apportée puis la récolte a eu lieu fin septembre. « En 2010, nous avons produit 9 t/ha de matière sèche. Nous voudrions atteindre 13,5 à 17,5 t de MS/ha pour rentabiliser la production de sorgho par rapport au maïs », comptent les associés. Sur les essais de la chambre, la production variait de 3,80 à 10,90 t de MS/ha, la variété Sugargraze étant la plus productive en 2010.
« En 2011, nous allons semer trois variétés de sorgho fourrager : Super Sile 15 et Super Sile 18 de Caussade semences, et Elite de Semental zelder », annoncent les agriculteurs. Une variété chilienne, CA25, fournie par EnerGreen Development, va aussi être testée sur 2,5 ha.
TRITICALE ET SORGHO SUR UN AN
« L'avantage avec le sorgho par rapport au maïs est qu'il peut être semé jusqu'à mi-juin, relèvent les agriculteurs. Nous avons donc le temps de semer auparavant du triticale – qui produit davantage de matière brute que le blé – ou de l'avoine d'hiver sur la même année, toujours pour méthaniser. » Ces cultures pourraient également recevoir le digestat issu de la méthanisation.
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