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5. Peser le pour et le contre de l'auton 5. Peser le pour et le contre de l'autonomie fourragère

A la ferme de Grignon, les fourrages sont en concurrence avec les céréales à paille.

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« Quand les céréales ne sont pas chères, mobiliser des surfaces pour produire de la luzerne destinée à l'atelier lait est cohérent, résume Dominique Tristant, directeur-adjoint de la ferme expérimentale d'AgroParisTech à Grignon (Yvelines). Mais quand elles flambent, le choix de l'autonomie n'est pas aussi évident. Au prix actuel du blé, même avec un rendement de 65 q/ha, je pourrais sans doute dégager davantage de marge qu'avec la luzerne. » Et c'est sans parler des 7 ha que l'exploitation consacre depuis deux ans au pâturage de ses vaches en lactation, 7 ha dont le potentiel flirte avec les 90 q de blé.

PRÉSERVER LA MARGE

L'arrivée de la luzerne dans les rations s'intègre dans un cadre plus large. Celui du projet « Grignon énergie positive », qui se penche sur les moyens de réduire les émissions de gaz à effet de serre. « Mais sans réduire notre marge économique de plus de 1 %, insiste Dominique Tristant. Comme toutes les fermes, nous devons équilibrer nos comptes. » C'est Perfagro, le logiciel mis au point par le Céréopa, qui a permis de faire les calculs.

Ce sont maintenant 30 ha de luzerne qui sont cultivés. Les quatre coupes assurent une récolte de 10 t de matière sèche par hectare. « L'ensilage et le foin remplacent 2 kg de paille et 2 kg de luzerne déshydratée, détaille-t-il. Il s'agissait de paille échangée à un voisin contre du fumier. Il nous fallait donc racheter des engrais. La légumineuse a aussi gonflé la densité énergétique de notre ration. » Du tourteau gras de colza est venu remplacer une partie du maïs grain humide récolté sur la ferme. C'est ainsi que 1 kg de graines de colza est échangé contre 2 kg de tourteau à 12 % de matières grasses auprès d'un voisin équipé d'une presse. En comptant le pâturage qui a fait son retour dans la conduite des génisses et des vaches taries six mois par an, la ferme a réduit sa consommation de paille de moitié.

« Pour deux campagnes comparables en termes de conjoncture, notre coût de production a atteint 139 €/1 000 l en 2006-2007 et 124 € en 2009-2010. Les années où le marché des matières premières se tend, nous arrivons à 165 € comme en 2007-2008, et à 133 € prévus pour 2010-2011. »

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