Pois La grande déception

Après l'embellie de 2010 qui avait vu un doublement des surfaces et de la production, les superficies de pois chutent de 24 % à 188 000 ha contre 247 000 l'an dernier. Cette baisse affecte toutes les principales régions de production : Picardie, Centre, Champagne-Ardenne ou Poitou-Charentes. Les rendements décevants de 2010 et le montant de la prime aux protéagineux plus faible qu'espéré expliquent cette nouvelle désaffection pour le pois. Pénalisés par des conditions météo adverses, les rendements de cette année se révèlent encore plus décevants dans la quasi-totalité des régions. Le rendement national enregistre sa plus mauvaise performance des dix dernières années et n'atteint que 35,3 q/ha contre 44,4 en 2010 et 48 en 2009. La production s'effondre logiquement de 40 % avec 664 000 t (près de 1,1 Mt en 2010), mais reste tout de même supérieure à celle des années 2007 à 2009.

À la suite d'une baisse des surfaces de plus de 30 %, la production canadienne est aussi en forte baisse et n'atteindrait que 2 Mt contre 3 Mt en 2010. Une fois n'est pas coutume, cette situation a permis au pois français d'être plus compétitif que son concurrent canadien pour l'exportation en alimentation humaine. Quelque 100 000 t ont donc été expédiées vers l'Inde (54 000 t en 2010), ce qui a contribué à maintenir des prix relativement élevés. Mais la deuxième partie de campagne risque d'être moins favorable pour ce débouché, le Canada disposant d'un stock de report de plus de 0,5 Mt qui lui permettra encore d'exporter environ 2 Mt malgré sa faible récolte. Les exportations françaises à destination de la Norvège pour la pisciculture devraient en revanche rester proches de leur niveau de 2010 (87 000 t), tout comme les utilisations intérieures pour l'alimentation humaine (90 000 t). C'est donc le débouché de l'alimentation animale qui va subir les effets du manque de disponibilités, tant sur le marché intérieur qu'à l'export vers l'UE.

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