Orge Une année à oublier

La remontée spectaculaire et inattendue des cours de l'orge en 2010-2011 ne semble avoir eu qu'un effet tardif sur les semis de cette campagne. Après avoir perdu 144 000 hectares l'an dernier, les orges d'hiver ont encore abandonné 99 000 ha cette année, pour arriver à 1,064 million d'hectares. Une baisse compensée en partie seulement par les orges de printemps. Avec 491 000 ha, ces derniers ne récupèrent que 72 000 ha sur les 140 000 ha perdus en 2010. Toutes orges confondues, les surfaces régressent de 27 000 ha et s'établissent à 1,555 Mha. Sans être aussi catastrophiques qu'on pouvait le craindre en raison des conditions de sécheresse, les rendements accusent une forte baisse par rapport à 2010. Avec 60 q/ha, les variétés d'hiver perdent 5 q/ha, mais sont moins pénalisées que celles de printemps, qui n'atteignent que 50 q/ha, contre 60 q l'an dernier. Ainsi la production globale (8,85 Mt) est à son plus bas niveau depuis dix ans, en retrait de 1,25 Mt par rapport à 2010.

La récolte allemande est également historiquement faible (8,8 Mt), tandis que la production européenne (environ 52 Mt) ne perd que 1 Mt par rapport à 2010, mais 13 Mt par rapport à 2008.

Après deux années de surproduction, 2008 et 2009, la situation mondiale de l'orge semble s'être inversée. Alors que le fort déficit de 15 Mt de 2010-2011 avait permis de résorber les excédents cumulés précédemment, la campagne actuelle est encore marquée par une petite récolte mondiale : 130 Mt, contre 124 Mt en 2010, soit les deux plus mauvaises performances depuis plus de dix ans. Face à une consommation qui marque le pas, mais qui reste soutenue (environ 136 Mt), les prix s'affichent à des niveaux élevés, à tel point que l'orge est la plus chère des trois principales céréales. Une situation inhabituelle qui pourrait perdurer, d'autant plus qu'une hausse significative des surfaces mondiales semble peu probable.

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