ÉNERGIE La méthanisation à marche forcée

LE CONTEXTE

Après la catastrophe de Fukushima, l'Allemagne a annoncé sa sortie du nucléaire. Les 17 réacteurs encore en fonctionnement doivent cesser leur activité d'ici 2022. Le gouvernement allemand cherche donc toutes les voies de substitution possibles.

AVANTAGE ALLEMAGNE

L'Allemagne a fêté fin 2011 la mise en route de sa millionième installation photovoltaïque. Mais cet engouement général ne concerne pas que l'agriculture puisque de nombreux particuliers se sont lancés dans l'aventure. L'avantage de l'Allemagne par rapport à la France est la possibilité de bénéficier des mêmes tarifs de rachat avec des panneaux en surimposition du toit qu'avec des modules intégrés. Autant dire que ces derniers sont rarement installés. Au niveau des prix, l'Allemagne conserve un léger avantage pour les bâtiments agricoles.

AVANTAGE FRANCE

Les agriculteurs allemands sont obsédés par la consommation de leurs automoteurs et il suffit de voir leurs factures pour partager leur préoccupation. Car contrairement à leurs homologues français, les agriculteurs allemands ne bénéficient d'aucun allègement fiscal sur l'achat du carburant. Ils payent donc le gazole au prix du marché, qui est en outre légèrement supérieur à celui de la France. Il n'est pas rare d'apercevoir un tracteur en train de faire le plein dans une station-service, au milieu des voitures. La seule possibilité de gagner 1 ou 2 centimes par litre est d'acheter le carburant en grandes quantités. Côté électricité, les élevages hors-sol et les serristes paient au prix fort la faible proportion d'électricité nucléaire dans la production allemande avec un prix moyen de 30 centimes/kWh. Enfin, la pratique de l'incorporation d'ensilage de maïs dans les méthaniseurs comment à avoir des effets négatifs sur le prix de cette céréale pour l'élevage (augmentation de 8 €/t en moyenne au cours des deux dernières années) et sur celui du foncier.

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