3. Deuxième année à très faible nuisibil 3. Deuxième année à très faible nuisibilité
La sécheresse au printemps a provoqué une pression des maladies exceptionnellement basse, comme l'an dernier.
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Pour la deuxième campagne consécutive, les conditions climatiques particulièrement sèches au printemps ont engendré une pression des maladies très faible. Sur blé tendre, la nuisibilité, à 8,3 q/ha, est la plus basse de ces dix dernières années. La situation est comparable en orge d'hiver et en blé dur.
Côté traitements, les agriculteurs se sont bien adaptés au contexte parasitaire puisqu'ils ont investi en moyenne 63 €/ha en blé tendre, contre 82 €/ha en 2008 (année à forte pression parasitaire). La dépense moyenne est de 36 €/ha pour un seul passage, 67 €ha pour deux passages et 90 €ha pour trois. Les programmes à un seul passage ont progressé pour atteindre 35 %, contre 31 % en 2010, année également à faible pression, et contre 17 % en 2008, année à forte pression. La part des programmes à deux passages représente 47 %, tandis que les programmes à trois passages ont diminué et représentent 16 % des surfaces.
Ainsi, le marché des fongicides sur céréales a perdu 6 % en 2011. Une baisse qui s'ajoute à celle de 13 % enregistrée en 2010.
Piétin verse : rare. La pression du piétin verse a été rare grâce au froid hivernal, puis à la sécheresse en avril et mai. Ce climat a ralenti le rythme des contaminations, pourtant soutenu au début de l'automne en Bourgogne et Franche-Comté.
Oïdium : retour avorté. Ce parasite a apprécié la situation de sécheresse, avec la présence de rosée, alors qu'il se faisait discret depuis plusieurs années. Finalement, le champignon a souvent été rencontré à la base des tiges et sur feuilles mais sans atteindre les épis, d'où une nuisibilité très faible au final.
Rouilles : tardives. Si l'inoculum de rouilles était faible en sortie d'hiver grâce au froid de décembre et janvier, les conditions sèches de mars, associées à la rosée et aux températures plus élevées que la moyenne, ont entraîné des attaques tardives de rouilles brune et jaune. La rouille jaune a progressé d'Ouest en Est sur des variétés sensibles, sous forme de quelques pustules ou de foyers plus importants. Les traitements à base de triazole ou de strobilurine l'ont parfaitement contrôlée. Ensuite, ce sont les températures élevées de mai qui ont stoppé sa progression. A noter la présence confirmée d'une nouvelle race (lire l'encadré page 49).
La rouille brune a été repérée au plus tôt à l'épiaison, et souvent après la floraison. Dans le Sud, les niveaux d'attaques sont hétérogènes selon les pluies. Région la plus arrosée, le Lauragais a connu une forte attaque. Sans traitement, les dégâts varient de quelques quintaux à plusieurs dizaines.
Dans le Nord, son impact sur le rendement est globalement très limité, sauf sur certaines variétés particulièrement sensibles (avec le retour des pluies début juin) en l'absence de protection fongicide.
Septoriose : traitement déclenché par le stade. La sécheresse printanière a retardé les premières contaminations qui ont eu lieu fin mars-début avril sur les étages inférieurs et a limité leur progression vers les étages supérieurs. C'est le stade butoir « dernière feuille étalée » qui a déclenché le traitement plutôt que le niveau de contamination. Retarder une intervention à partir de ce stade est généralement pénalisant dès la première pluie significative. Finalement, la pression est restée faible.
Fusariose : au plus bas. Les fusarioses sur feuilles et sur épis se sont très peu développées grâce à la sécheresse. Les analyses après récolte ont confirmé une excellente qualité sanitaire en blé tendre et blé dur, peut-être même « une année record de ce point de vue », estime Arvalis.
En revanche, la fusariose du plateau de tallage, rencontrée d'habitude sur blé dur dans le Sud-Est, a été observée cette année sur blés tendre et dur en Normandie, Picardie et dans le Centre. Les deux champignons responsables, Fusarium graminearum et Fusarium culmorum, sont le plus souvent restés cloisonnés aux premiers entre-noeuds sans atteindre l'épi. La qualité sanitaire des grains est donc restée intacte et les attaques isolées n'ont entraîné que des pertes de rendement marginales.
Helminthosporiose : ne pas confondre avec des taches physiologiques. En 2011, comme depuis trois ans, très peu d'helminthosporiose a été signalée sur blé tendre. Avant de réaliser un traitement, il est judicieux de confirmer le diagnostic. Des taches physiologiques d'origine climatique provoquent quasiment les mêmes symptômes et ne nécessitent aucune intervention.
Epis noirs : sans conséquences. Des épis noirs ont été observés à la récolte dans l'ouest de la France, où la pluie a retardé les moissons. Bénins pour le rendement et la qualité des grains, ces champignons saprophytes ont été favorisés par l'humidité et les températures fraîches. Ils se développent sur les enveloppes des grains en sénescence mais n'affectent pas les grains. Cette année, le déficit hydrique et le parasitisme ont accéléré la sénescence des plantes et ont favorisé l'installation de ces champignons.
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