2. Diversifier les matières actives 2. Diversifier les matières actives
L'arrivée des SDHI en T2 renforce les programmes mais l'idée est toujours d'alterner les modes d'action pour éviter les résistances.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
En 2012, le programme fongicide devra être basé sur un contexte parasitaire moyen, plus élevé que celui des deux dernières campagnes, particulièrement bas. Pour tenir compte des cours assez soutenus des céréales, Arvalis estime que l'investissement fongicide pourrait progresser de 5 à 10 E/ha : il atteindrait 69 E/ha pour un prix moyen du blé de 160 E/t et une nuisibilité de 20 q/ha. Naturellement, la lutte devra être adaptée aux conditions climatiques.
PRINCIPE DE PRÉCAUTION
Pour diminuer la pression de sélection sur les maladies et limiter le risque d'apparition de résistances, il est conseillé de réaliser une seule application par campagne de prochloraze, prothioconazole, carboxamide et de strobilurine et d'alterner les triazoles. « C'est compliqué, reconnaît Arvalis, mais ça reste faisable ! »
COMMENT INTEGRER LES SDHI ?
Selon Arvalis, le bénéfice des SDHI est réel malgré un prix plus élevé (nouveau mode d'action). « Leur positionnement naturel est plutôt en T2 dans le cadre d'un programme 2 ou 3 traitements mais les SDHI peuvent aussi être valorisés en traitement unique », selon l'institut. Plusieurs raisons expliquent ce choix.
N'ayant pas d'activité marquée sur la fusariose de l'épi, leur place n'est pas en T3.
En T3, les associations à base de chlorothalonil permettent de diversifier les modes d'action.
Le boscalid en T2 avait déjà fait ses preuves. En revanche, les associations de type Unix Max (cyprodinyl) + Bell (boscalid + époxiconazole) restent parmi les plus efficaces contre le piétin verse. De même sur rouille brune, les strobilurines associées à des triazoles conservent un grand intérêt.
Donc « même si les SDHI ont leur place dans les programmes, il existe toujours de très bons produits à ne pas disqualifier, précise Jean-Yves Maufras, spécialiste des fongicides céréales chez Arvalis.
Dans le Sud-Ouest, par exemple, avec un plus faible potentiel de rendement, l'introduction des SDHI, au prix élevé, n'est pas nécessaire, alors que de bons produits sont déjà présents. En revanche, en Picardie, une zone à forte pression de septoriose, avec des phénotypes émergents et des potentiels de rendement élevés, les SDHI apportent une solution très intéressante. »
Dans le cas d'une introduction des SDHI, trois options sont envisageables.
Au « coût par coût » : on substitue l'ancien produit par un SDHI en gardant la même dépense mais en diminuant la dose. Sans risque, cette option peut s'avérer sans bénéfice réel, outre la diversification des modes d'action.
En cas de forte pression de maladie et de fort potentiel de rendement, une franche augmentation de l'investissement peut être justifiée.
Avec un prix du blé intéressant, aller chercher les derniers quintaux avec des SDHI peut être judicieux grâce à un investissement en T2 de 40-45 €/ha : 1,25 à 1,4 l/ha de BAS 549 F (boscalid + époxiconazole), 0,8 à 0,9 l/ha de BAS 701 F (époxiconazole + fluxapyroxad) ou 0,6 à 0,65 l/ha de F 128 BCS (bixafen + prothioconazole).
TRAME DU PROGRAMME
En T1 : sur septoriose, les triazoles, associées de préférence au chlorothalonil ou au prochloraze, sont conseillées. Attention, le chlorothalonil étant un fongicide multisite, il présente un risque de résistance limité et doit être utilisé en préventif.
Sur piétin verse, outre le recours aux variétés résistantes, il faut privilégier les associations de plusieurs produits intégrant du boscalid ou du prothioconazole (les souches sont souvent résistantes au prochloraze). En cas de présence importante, la métrafénone (Capalo, Ceando, Flexity...) et le cyprodinil (Unix Max...) sont préconisés.
En T2 : sur septoriose, l'ajout de prochloraze ou de SDHI renforce l'efficacité des triazoles, s'il n'a pas été déjà positionné en T1. Sur rouilles ou sur Microdochium nivale (fusariose), l'adjonction d'une strobilurine aux triazoles est conseillée à la dose minimale de 50 à 75 g/ha (soit 0,2 à 0,3 l/ha) entre dernière feuille et floraison.
En T3 : lorsque le risque de fusariose est avéré et que la qualité sanitaire est prioritaire, il faut éviter l'azoxystrobine et la picoxystrobine et préférer une triazole antifusarium seul. En revanche, la dimoxystrobine (Swing Gold) et la fluoxastrobine (Fandango S) peuvent être utilisées. Les effets négatifs sur la qualité sanitaire semblent absents ou peu marqués avec ces molécules. Pour privilégier le rendement, une association triazole + strobilurine pourra être proposée à 0,2-0,3 l/ha.
[summary id = "10022"]
Pour accéder à l'ensembles nos offres :