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1. Les SDHI à l'assaut du marché 1. Les SDHI à l'assaut du marché

Les nouveaux produits de cette famille chimique pourraient couvrir près de la moitié des surfaces de blé dès 2012, malgré leur prix élevé.

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Les fongicides de la famille chimique des SDHI (ou carboxamides) devraient jouer les vedettes les prochaines années dans les programmes céréales. Entre 40 et 50 % des hectares de blé pourraient ainsi recevoir un SDHI dès le printemps 2012. Et la tendance devrait s'amplifier les années suivantes.

DEUX NOUVELLES MOLÉCULES EN 2012

BAS F Agro avait « dégainé » le premier, en 2007, avec le boscalid (Bell), qui a couvert plus d'un million d'hectares de blé par an ces quatre dernières années. La firme revient en 2012 avec le fluxapyroxad (nom d'usage : Xémium). La molécule bénéficie d'une action à la fois préventive et curative sur l'ensemble des maladies des céréales, à l'exception des Fusarium. Selon la firme, « Xémium apporte un gain de rendement de l'ordre de 4 q/ha, à deux tiers de la dose AMM, comparé aux références actuelles ». Un premier produit, Imtrex, contenant uniquement du fluxapyroxad, a été homologué en octobre dernier mais, « pour des raisons de gestion durable des modes d'action, il n'est pas destiné à être mis sur le marché en solo », prévient BASF Agro. Il devrait être commercialisé sous forme de twinpack avec Comet 200 pour la culture de l'orge uniquement. La firme est en attente d'homologation d'une autre solution pour la campagne 2011- 2012, sous le nom de code BAS 701 F, contenant le Xémium en association avec de l'époxiconazole. Ce sera « le véritable fer de lance de la campagne 2011-2012 en fongicides céréales », assure la société. Un autre projet d'association en produit prêt à l'emploi avec du Xémium est prévu pour la campagne 2012-2013. En attendant cette préparation haut de gamme, un pack associant BAS 701 F et Comet 200 devrait être proposé pour la prochaine campagne.

Désormais, d'autres firmes phytosanitaires proposent des SDHI « nouvelle génération ». C'est le cas de Bayer CropScience qui lance, pour le printemps prochain le bixafen dans sa gamme « Xpro ». L'homologation récente de Thore (125 g/l de bixafen) est la première étape dans le développement de cette matière active. Toutefois le produit ne sera pas développé en solo mais en association avec au moins du prothioconazole (projets F 128 BCS et F 133 BCS), ce qui constitue pour la firme « un gage de durabilité des modes d'action ». « Il faut préserver les triazoles et garder les SDHI longtemps », appuie-t-elle. Selon Bayer CropScience, « le bixafen renforce l'efficacité du prothioconazole (Joao), notamment sur septoriose et rouille ». Bayer revendique, au-delà de l'effet fongicide du bixafen, un effet « retard de senescence : la feuille reste verte et peut attendre les prochaines pluies ».

Syngenta travaille également sur un projet qui devrait compléter l'offre de SDHI en 2013. Il s'agit de l'isopyrazam (IZM), qui sera proposé associé à d'autres partenaires.

S'ajoutera aussi le penthiopyrad de DuPont Solutions, qui devrait se décliner sous deux produits au printemps 2013.

Si bien qu'en 2013, il devrait y avoir cinq SDHI sur le marché, correspondant à plus de dix produits commerciaux utilisés en traitement foliaire, avec tous le même mode d'action. L'utilisation de cette famille chimique en traitement de semences se profile également (lire l'encadré ci-dessous).

Mais le revers est de taille. « Plus cette nouvelle famille chimique sera utilisée, plus la pression de sélection par les populations pathogènes sera forte, avertit Arvalis. Avec le risque de voir s'accroître la population des souches émergentes MDR (lire p 48). Ou de voir apparaître de nouvelles mutations spécifiques de la résistance aux SDHI. D'où la nécessité de n'utiliser qu'un seul SDHI par campagne pour limiter cette pression de sélection et faire durer cette famille chimique le plus longtemps possible.

Autre bémol : si ces produits apportent un plus au niveau technique, ils restent chers (de 80 à 105 €/ha à la dose homologuée), « ce qui oriente leur utilisation vers les situations à potentiel de rendement élevé, associé à une forte pression maladie », estime Arvalis. « Ailleurs, mieux vaudra s'abstenir ou abaisser les doses suffisamment (de moitié par exemple) pour contenir la dépense à un niveau voisin de la dépense habituelle », développe Jean-Yves Maufras, spécialiste fongicide chez Arvalis. Le coût élevé des SDHI maintient ainsi en vie des molécules plus anciennes comme le prochloraze ou les triazoles, « qui restent l'ossature du programme de lutte contre les maladies des céréales. Les carboxamides sont un des partenaires possibles. »

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