Gros plan sur les trois principales care Gros plan sur les trois principales carences en blé
Après avoir confirmé la présence d'une carence, il faut identifier l'élément et apporter une correction.
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Le soufre, le cuivre et le manganèse sont les trois éléments mineurs auxquels le blé est le plus sensible.
« Aujourd'hui, nous ne pouvons pas dire s'il existe plus de risque que telle ou telle carence se déclare, estime Christine Le Souder, d'Arvalis. Seuls le climat de l'hiver et la vitesse de réchauffement des sols permettront de la révéler. »
Soufre : dernière feuille jaune
« C'est la carence la plus fréquente sur blé, précise-t-elle, et les pertes peuvent représenter de quelques quintaux à une dizaine par hectare. »
Dans les terres calcaires filtrantes et les sols superficiels (limons caillouteux, sables...), le risque d'entraînement profond des sulfates est élevé.
Un hiver humide peut donc encore accentuer une carence en soufre, de même qu'une fertilisation azotée excessive.
Les symptômes apparaissent à la fin de tallage pour disparaître à l'épiaison. Des ronds irréguliers dans la parcelle sont notés. La dernière feuille sortie est alors d'un jaune très marqué (à ne pas confondre avec la carence azotée qui touche les feuilles âgées). Mais si cette carence en soufre provoque une réduction du tallage épi, elle n'a que peu d'effets sur le nombre de grains par épi.
Au stade de la floraison du blé, une analyse foliaire avec 50 F2 et 50 F3 (au minimum pour constituer un échantillon) peut être réalisée. Une valeur normale de soufre se situe entre 0,25 et 0,30 %/kg de matière sèche.
Sous la barre de 0,20 %, la carence est avérée. Une intervention pourra alors être déclenchée l'année suivante, selon le type de sol et le climat. Un apport de 25-30 kg/ha de SO3 est préconisé avant le stade de l'épi de 1 cm, mais jamais avant l'hiver.
Passé le stade des deux noeuds, les apports en soufre sont peu efficaces.
Cuivre : analyse de sol la plus fiable
La carence en cuivre est plus facilement observée dans les sols à fort taux de matière organique et riches en calcaire (pH élevé). Les symptômes se manifestent du début de la montaison jusqu'à la maturation.
Les jeunes feuilles présentent un étranglement, puis un dessèchement de l'extrémité (appelé aussi « bouts blancs »). La sortie des épis est alors difficile et de nombreux épillets sont stériles.
Dans l'Eure ou en Champagne crayeuse, aucun symptôme n'est parfois noté jusqu'à ce que des zones versent, avec des épis peu remplis. À maturité, ceux-ci sont aussi souvent envahis de champignons, tout en restant dressés.
« Cette carence est plus rare, mais elle provoque des pertes de rendement importantes, jusqu'à 30 q/ha », note Christine Le Souder. En l'absence de symptômes, l'analyse de terre reste le moyen le plus fiable pour déterminer cette carence.
La correction est forcément préventive (selon l'analyse de terre et les symptômes des années précédentes), avant le stade de l'épi de 1 cm : un apport au sol de 5 kg/ha de cuivre métal, pour une durée de cinq à dix ans, ou 200 g/ha de cuivre métal en apport foliaire uniquement pour la campagne en cours.
En revanche, dans le cas de carences multiples, il convient de faire attention aux associations préjudiciables.
Sur blé, il faut aussi dissocier les apports de cuivre et de manganèse pour ne pas pénaliser la production.
Manganèse : seul l'apport foliaire est efficace
« Cette carence, si elle est précoce, peut occasionner des pertes de pieds, signale la spécialiste. Les dégâts peuvent atteindre 30 q/ha, mais sur des surfaces très restreintes. »
La carence peut se révéler en présence d'un pH élevé, d'un sol soufflé ou d'un taux de matière organique élevé. Selon Arvalis, elle est notamment observée en Bretagne sur des sols très humifères après chaulage excessif, dans les sols de marais et les fonds de vallée tourbeux et calcaires, ainsi que dans certains sols caillouteux surchaulés.
Les symptômes peuvent apparaître à tous les stades. Les plantes dessèchent, sauf aux endroits tassés. Des ponctuations nécrotiques internervaires peuvent évoluer en nécrose blanche de la feuille entière.
Seules les pulvérisations foliaires sont efficaces, avec trois applications de 500 g/ha de manganèse métal en cas de pertes de plantes, à l'automne, au stade de l'épi de 1 cm, puis au stade deux noeuds.
Sans disparition de plantes au cours de l'hiver, 500 g/ha peuvent être appliqués dès l'apparition des symptômes. Un deuxième apport sera effectué un mois plus tard.
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(1) Lire Carences : huit questions à se poser avant de conclure .
Formes : peu d'effet
Selon Arvalis, la forme de l'apport (liquide, soluble) a peu d'importance, dès lors que les stades d'application et les doses préconisées sont respectés.
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