4. Vérifier la qualité sanitaire du maïs 4. Vérifier la qualité sanitaire du maïs
Pascal et Martine Laurent ont fait face à une contamination par des mycotoxines.
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« Nous avons commencé à avoir des problèmes il y a trois ans, se souvient Pascal, à la tête d'une cinquantaine de prim'holsteins, avec son épouse Martine, à Brennilis, dans le Finistère. Tout s'est accéléré à l'automne dernier. Notre taux de réussite en première IA dépassait toujours 75 % mais la production laitière est passée sous la barre des 7 000 kg par vache, contre plus de 8 500 kg avant. L'ensilage ne présentait pas de zone moisie. Nous ne pensions pas aux mycotoxines. Je gardais dans l'idée qu'elles dégradaient d'abord la fertilité et qu'on voyait des moisissures dans les silos ».
Pascal et Martine ont tout essayé. En commençant par réviser la ration dans ses moindres détails. « Nous avons augmenté les apports d'azote, sans succès, puis l'énergie, décrit Pascal. Nous avons ajouté du propylène puis du tourteau tanné, toujours sans résultat. » Tout cela coûte cher. La complémentation correspond à un objectif de 8 500 kg de lait, pour finalement obtenir une production bien plus faible.
TOUT EST PASSÉ AU CRIBLE
Le couple cherche aussi une acidose en mesurant le pH urinaire pour un coût de 100 €. Leur vétérinaire effectue des analyses d'une quinzaine de parasites, toujours sans résultat. La facture s'élève à 400 €. « Nous n'avons pas réalisé notre quota et de loin, ajoute Pascal. Une véritable catastrophe économique. »
La solution apparaît au détour d'une visite de l'échographe : les mycotoxines. « J'en ai parlé au technicien de la firme d'aliments qui m'a proposé de prendre contact avec un spécialiste, explique Pascal. Rapidement, cela m'a paru possible. Les facteurs de risque sont notamment le froid dans les trois semaines autour de l'épiaison. Or nous sommes dans une des zones les plus froides de Bretagne. Nous avons fait une analyse. J'ai prélevé moi-même les échantillons dans l'auge pour qu'elle soit faite sur l'ensemble de la ration. »
Le résultat est sans appel : il y a du déoxynivalénol (DON) et de zéaralénone. Ces mycotoxines sont typiques d'une contamination non pas au stockage mais au champ. « Nous avons d'abord distribué en curatif un produit qui dénature la mycotoxine à raison de 130 g par vache et par jour, explique Pascal. Puis à 65 g en préventif car nous devions finir les silos. Je l'étale avec la fourche sur la ration. Cela coûte de 20 a 25 centimes par vache et par jour. »
Pascal et Martine observent un changement du tout au tout de l'état des animaux. Le contrôle de performance est clair : 19 kg de lait en janvier, 21 kg en février, 23 kg en mars, 26 kg en avril et 27 kg en mai. « Nous avons stabilisé notre production en revenant à notre niveau initial, résume Martine. Nous avons repris 8 kg de lait par vache en six mois. » La remontée des taux est un peu plus lente. Le couple compte bien dépasser 9 000 l grâce à la remise à plat de toutes leurs pratiques.
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