2. Produire des fourrages économes 2. Produire des fourrages économes
Jean-Luc et Philippe Morvan raisonnent leur coût alimentaire depuis le semis du maïs jusqu'à l'auge.
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Installés en Gaec à Quessoy, dans les Côtes-d'Armor, Jean-Luc et Philippe Morvan traient 47 prim'holsteins pour un quota de 468 000 l. Leur niveau d'étable dépasse 10 700 kg. Ce lait, les deux frères le produisent au maximum avec leurs fourrages. Ils parviennent ainsi à un coût de production de 270 €/1 000 l, contre 296 €/1 000 l en moyenne pour le millier d'élevages bretons scruté par Xpertia (lire l'encadré). « Notre coût alimentaire est passé de 111 à 66 E/1 000 l », détaillent-ils. Les particularités météorologiques de l'année n'expliquent pas tout. Les deux associés s'appuient sur la cohérence de leur système de production pour chasser les surcoûts.
100 % DES MAÏS BINÉS
« Dès notre installation, nous avons choisi d'assurer la ration de base à partir de nos fourrages, les parcelles étant situées autour des bâtiments, poursuit Philippe, qui est en charge de l'élevage, tandis que Jean-Luc se consacre davantage aux cultures. Le maïs est incontournable et a montré encore tout son intérêt cette année. La pousse d'herbe n'a pas été terrible chez nous. Mais nous n'avons jamais utilisé le maïs en plat unique. Soit les vaches pâturent, soit elles reçoivent un complément d'ensilage d'herbe. Nos génisses n'ont presque jamais d'ensilage de maïs. Elles consomment l'herbe et du maïs grain produit sur l'exploitation. »
L'une des clés est la gestion des cultures. « Depuis 1996, nous binons 90 % de nos maïs, décrit Philippe. Cette année, nous atteignons 100 %. Le binage sur les terres froides réduit la variabilité de la production. Le coût de notre SFP n'est que de 15 €/1 000 l, contre 33 €/1 000 l en moyenne dans la zone. Nous n'utilisons qu'un tiers des volumes de produits phytosanitaires achetés par nos collègues. » Le Gaec récolte entre 11 et 12 t de matière sèche par hectare.
C'est la même logique qui prévaut pour les engrais et les amendements. « Quand nous retournons une prairie, nous implantons un maïs deux ans de suite pour bien valoriser tout l'azote du sol, reprend Philippe. Puis un blé, puis une pâture. Nous n'apportons aucun engrais minéral sur le maïs, uniquement du fumier et du lisier. » Deux tiers des surfaces de l'exploitation font l'objet de mesures agrienvironnementales avec l'obligation d'utiliser moins de 140 unités d'azote par hectare : une autre limite aux achats d'intrants.
« Pour réduire encore nos coûts alimentaires, nous avons été au bout de notre logique, explique Jean-Louis. Nous avons organisé l'apport des fourrages avec la désileuse pour assurer une meilleure consommation de la ration. Nous distribuons successivement le maïs et l'ensilage d'herbe, ce qui permet quasiment de mélanger sans mélangeuse. » Autre modification de l'année, l'arrivée du tourteau de colza dans les auges. « Notre TB a baissé légèrement, nous permettant d'augmenter nos livraisons de plus de 22 000 l. » Ce qui dilue encore les coûts.
TOUT COMPTER
Au final, l'exploitation affiche un coût de 19 €/1 000 l pour les fourrages et de 47 €/1 000 l pour les concentrés et les minéraux. « Comme nous travaillons beaucoup en Cuma, nous intégrons le temps de travail du chauffeur. » Ces chiffres sont à comparer à ceux du millier d'éleveurs étudiés par Xpertia : 28 €/1 000 l pour les fourrages et 50 €/1 000 l pour les concentrés. Grâce à toutes ces économies, l'EBE lait des frères Morvan atteint 110 €/1 000 l, contre 90 €/1 000 l pour la moyenne de l'enquête.
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