1. Suivre l'efficacité économique de la 1. Suivre l'efficacité économique de la ration
Franck Roussière n'hésite pas à investir dans la ration de ses prim'holsteins tant que cela conforte son produit lait.
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« Je ne peux pas dire six mois à l'avance ce que sera la ration de nos soixante vaches, assure Franck Roussière, installé en Gaec avec Jérémie Gueno, à Conquereuil, en Loire-Atlantique. Je la cale en fonction de son efficacité économique. Je ne fais pas du lait pour du lait. Je travaille pour gagner de l'argent. » Pour raisonner le contenu de ses auges, Franck utilise un logiciel de calcul de ration. Ainsi que l'outil qu'il a découvert lorsqu'il était contrôleur laitier chez des éleveurs qui participent aux groupes mis en place par le Ceta 35 (lire l'encadré).
Il s'agit de calculer la somme investie dans l'alimentation des vaches pour obtenir 100 € de produit lait. L'idée est simple mais demande un peu de temps. Celui de reprendre le grand livre de l'exploitation pour affecter les frais de récolte ou de distribution à chaque fourrage. « J'intègre les factures de la Cuma aussi bien que notre travail et les amortissements liés au matériel. Sans oublier les frais de réparation quand il y en a. »
Le troupeau est actuellement en pleine transition vers sa ration hivernale. Cette dernière comprendra 12 à 13 kg de matière sèche (MS) d'ensilage de maïs et 3 à 4 kg de MS d'herbe enrubannée. S'y ajouteront 3 kg de tourteau de soja, 2 kg de drèche, 300 g de minéraux, 100 g de bicarbonate de sodium, 60 g de levure et biotine. Ainsi que 500 à 1 000 g de purée de chips de pommes de terre. « Ce sera la base, décrit Franck. Je vais d'abord observer comment les vaches répondent. Puis j'ajusterai. En hiver, mon objectif est d'investir 30 € au maximum pour obtenir 100 € de produit. »
S'ADAPTER CHAQUE ANNÉE
S'il ne l'atteint pas, Franck cherche pourquoi. Les vaches produisent-elles assez de lait ? Les taux atteignent-ils un niveau suffisant ? « Chaque année, les décisions sont différentes, poursuit-il. Cet hiver, il me faudra peut-être 3,5 kg de soja pour valoriser l'amidon du maïs. Avec ma ration, je vise une production de 30 kg de lait par vache. À coût égal, je préfère traire moins de vache. En 2010, j'étais entre 28 et 29 kg. Aller au-delà était trop coûteux. »
La ration hivernale est distribuée entre octobre et début mars. Si Franck veut la faire évoluer, il regarde d'abord les conséquences sur son efficacité économique avec la feuille de calcul qu'il a créée sur son pocket. « J'estime ce que je dois gagner en lait ou en taux. S'il faut 1 point de TP supplémentaire, je jette l'éponge. » Quand il se lance, Franck attend trois semaines pour tirer un bilan. La réponse sur la quantité de lait produite est rapide. Celle sur les taux nécessite plus de temps.
Le reste de l'année, Franck vise entre 15 et 20 € pour 100 € de produit lait. L'idée reste de valoriser d'abord les fourrages. Mais les surfaces pâturables sont limitées. « Nous distribuons de l'ensilage d'herbe récolté sur les couverts végétaux implantés l'hiver, ajoute Franck. Autant en tirer profit. Selon l'état des stocks de maïs, nous décidons de les récolter ou de les détruire. Et quand nous ensilons, nous privilégions la qualité plutôt que le rendement. »
C'est aussi dans cette optique que les deux associés ont semé 6 ha de luzerne et 6 ha d'herbe pour affourager en vert, quand il n'y a plus rien à pâturer. « C'est pour rester efficace que nous préférons affourager en vert que parier uniquement sur l'herbe ou la luzerne conservées. Cela coûte bien moins cher et on valorise mieux les UFL. C'est d'autant plus intéressant avec la luzerne qu'elle est pauvre en énergie. L'été, mon indicateur, c'est le tank. Notre impératif est de faire notre quota. C'est-à-dire produire 1 500 kg de lait par jour. »
Histoire de ne pas s'endormir sur ses lauriers, dix fois par an, Franck compare ses résultats à ceux des membres du groupe Ceta. Avec pour objectif de se trouver en haut du classement. « On fait le point à chaque réunion, décrit-il. Se comparer aux autres fait avancer. Au départ, l'écart pouvait atteindre 15 € . Maintenant, nous sommes plutôt autour de 5 €. Chacun donne son avis sur les rations de l'autre. L'an dernier, mes fourrages n'étaient pas excellents. J'ai demandé à l'animatrice de refaire la ration pour avoir un autre avis. Quand une remarque est pertinente, je change ma ration. »
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