Une campagne pastorale sous la menace du Une campagne pastorale sous la menace du loup
Le superprédateur des montagnes étend son territoire et multiplie ses attaques au-delà des alpages.
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Les attaques de loups se multiplient. Désormais, Canis lupus se présente aux portes de Grenoble. A une vingtaine de kilomètres de la cité iséroise, déjà plus de dix-sept attaques ont été recensées depuis le début de l'année, notamment sur les communes de Revel, de la Combe-de-Lancey et de Sainte-Agnès, provoquant la mort de cinquante-huit brebis.
Dans ce même département, à cette même date, on ne dénombrait l'année dernière que neuf attaques pour neuf bêtes tuées.
Dans les Alpes du Sud, la situation n'est guère plus rassurante. Dans la vallée de l'Ubaye (Alpes-de-Haute-Provence) sur un troupeau de 1.500 bêtes, un éleveur a perdu une centaine de brebis (70 tuées et 30 disparues) au cours d'une attaque nocturne entre le 22 et le 23 juillet 2011.
Le week-end précédent, dans le même département, plus de 50 brebis avaient subi le même sort.
Pour 2011, les éleveurs déplorent déjà la disparition de plus de 400 brebis sur les seuls départements des Hautes-Alpes et des Alpes-de-Haute-Provence.
Au niveau national, quelque 400 attaques ont déjà causé la mort de plus de 1.300 bêtes, contre un millier d'animaux et 281 attaques à la même époque en 2010.
Un décompte macabre qui exaspère la profession.
Plus de deux cents loups en France
« Nous avons déjà dépassé les seuils de l'an dernier. Nous nous trouvons dans une spirale inquiétante. Les moyens de protection mis en place par les éleveurs ne découragent pas le loup qui s'adapte et n'hésite plus à attaquer les animaux dans les parcs la nuit, voire même le jour dans les alpages. Il faut absolument réduire la pression du loup sur nos troupeaux », affirme Frank Dieny, éleveur en Paca chargé du dossier loup à la Fédération nationale ovine.
D'autant que le loup conquiert de nouveaux territoires, notamment en moyenne montagne. Il a provoqué des dégâts dans le Haut-Doubs, dans le canton de Levier, ainsi que dans les Vosges où sa présence est désormais avérée.
« Plus de deux cents loups vivent librement en France. 4 500 brebis ont péri de par leur faute l'an dernier », rappelle Frank Dieny.
Face à ce développement incontrôlé, les organisations agricoles exigent des pouvoirs publics une réaction efficace. La Fédération nationale ovine et la FNSEA ont demandé à rencontrer d'urgence la ministre de l'Ecologie et du développement durable afin de « mettre en place des mesures concrètes de régulation du loup qui garantiront le maintien de l'activité pastorale sur l'ensemble du territoire et son exercice de façon pérenne ».
Les responsables professionnels entendent soumettre les pouvoirs publics à des obligations de résultats. « Il faut trouver un système qui empêche les associations écologistes de remettre en cause, par des recours abusifs, les mesures dégagées dans le cadre d'instances de concertation », martèle Frank Dieny.
Mobilisation sur le terrainFaisant suite à la dernière attaque intervenue dans la vallée de l'Ubaye, la préfecture des Alpes-de-Haute-Provence a décidé d'autoriser un tir de prélèvement, c'est-à-dire l'abattage d'un loup. Pas sûr que cette mesure, qui doit être réalisée sous le contrôle de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), soit de nature à calmer les esprits. Sur le terrain, la toute nouvelle association départementale des Alpes-de-Haute-Provence « Eleveurs et montagnes 04 » qui regroupe plus de deux cents éleveurs alpins du Verdon, de la vallée de Thoard et de l'Ubaye, entend monter au créneau pour défendre tous les modes d'élevage contre les attaques du prédateur. |
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