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2. Remettre les vaches en état 2. Remettre les vaches en état

La période sèche sera mise à profit pour amener la vache en bon état corporel au vêlage, sans engraissement excessif. Un point clé : la fibre

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Deux critères sont essentiels pour garantir un vêlage facile et un bon démarrage de la lactation : un taux cellulaire bas et une note d'état corporel entre 3 et 4, l'idéal se situant plutôt en bas de la fourchette. « Le tarissement est d'autant plus important que la vache est en mauvais état corporel, souligne Pascal Salvetti. Dans ce cas, on peut en allonger sa durée pour éviter un déficit énergétique trop important en début de lactation. » Cependant, mieux vaut que l'écart ne dépasse pas un point de note d'état entre le début et la fin de la période sèche. Si une vache est trop vite remise en état, elle sera confrontée à d'autres problèmes : difficultés au vêlage, non-délivrance...

PAS DE CHANGEMENT BRUSQUE DE RATION

« Pas question pour autant de faire maigrir ou engraisser une vache dans les deux semaines avant le tarissement, précise Bruno Chevet, ingénieur au BTPL. Il y a trop peu de marge, alors que toute transition alimentaire doit être assez longue pour permettre à la flore ruminale de s'adapter. Si la note d'état n'est pas optimale, c'est plutôt la conduite alimentaire globale du troupeau qui doit être revue bien avant. »

Lors de la période sèche, les règles nutritionnelles de base s'appliquent : couvrir les besoins d'entretien et de gestation, tant en énergie qu'en protéines, en minéraux et oligo-éléments. Jusqu'à quinze jours avant vêlage, « il faut éviter de suralimenter la vache alors que les besoins sont modérés et l'appétit encore important », rappelle Patrick Besnier, vétérinaire. Tout excès provoque un engraissement préjudiciable (surcharge du foie et maladies métaboliques), tandis qu'un amaigrissement excessif induit des complications au vêlage (mauvaise délivrance, problèmes de fertilité). Durant toute cette période, la vache doit avoir accès à de la fibre à volonté afin de maintenir la capacité du rumen et son élasticité, même lorsque le veau comprime la panse.

Comme toujours, un changement brusque de la nature de l'alimentation est à proscrire. Claire Ponsart, de l'Unceia, et Henri Seegers, de l'école vétérinaire de Nantes, conseillent même une continuité des composants sur les deux périodes de lactation et du tarissement, avec la dilution fibreuse des rations de lactation par de la paille ou du foin moyen. La conduite classique faisant passer la vache par trois rations (début de période tarie, préparation au vêlage et lactation) serait en fait très défavorable. « Une tarie consomme environ 2 % de son poids vif par jour, rappelle Jean-Philippe Rousseau, responsable ruminants chez Sanders. Sauf les deux dernières semaines, pendant lesquelles son ingestion chute. » Distribuer une ration de laitière pour cinq ou six taries n'est pas adapté aux vaches dont le potentiel laitier atteint, voire dépasse 9 000 kg.

« Je conseille une ration de vache en lactation pour quatre taries au début du tarissement, puis une pour trois dans les deux dernières semaines. Tout cela avec des fibres à volonté », précise Bruno Chevet. L'ensilage de maïs peut convenir, à condition d'être rationné à 5-6 kg de MS/jour. Patrick Besnier préconise lui aussi d'apporter une seule et même ration « à énergie modérée » de 0,7 à 0,75 UFL/kg MS tout au long du tarissement.

NE PAS STRESSER LE RUMEN

« Le but est double : la simplicité, avec un seul lot de taries, et une meilleure gestion du métabolisme. Autre intérêt : il n'y a pas de transition alimentaire puisqu'on utilise un "fond de cuve" identique pendant la lactation et le tarissement. Ainsi, le rumen subit moins de stress. » La continuité du type de ration alimentaire tout au long du cycle aide l'animal à maintenir la même flore ruminale. Réduire la durée de la période sèche à 35 jours limite les risques d'engraissement liés aux rations de type lactation, même diluées avec des fibres. De plus en plus d'éleveurs gardent les taries en stabulation. Mais si elles sortent au pâturage, il est important d'éviter l'herbe jeune, qui apporte trop d'azote soluble et d'énergie. On peut rationner les taries sur une petite parcelle pour maîtriser la densité énergétique des apports, et les complémenter à l'auge si nécessaire.

Par ailleurs, les apports minéraux sont à ajuster, notamment ceux en calcium : le minéral pour vache tarie doit être plus proche de l'équilibre phosphore/calcium (1/1 voire 1/2) que du rapport 1/5 de la lactation. Certaines matières premières (luzerne, chou, colza) sont donc à utiliser avec prudence. « Je conseille de distribuer durant tout le tarissement un minéral riche en oligo-éléments (cuivre, zinc, manganèse, iode, cobalt, sélénium) en bloc à lécher ou sous forme de minéraux enrichis, afin d'assurer une bonne vitalité du veau, d'enrichir le colostrum et de faciliter le vêlage », poursuit Bruno Chevet. Un apport de 50 g d'oxyde de magnésie par jour (la teneur des fourrages en magnésium étant insuffisante) contribue à réduire les risques de fièvre de lait, de mammites au vêlage, de déplacements de caillette et de cétose.

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