Anticiper l'arrêt de la traite Anticiper l'arrêt de la traite
La durée conseillée de tarissement, habituellement de 60 jours, passerait à 45 jours.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
La durée du tarissement recommandée est d'environ 60 jours. Dans les faits, elle atteint en moyenne 71 jours en prim'holstein, avec des variations importantes d'une région à l'autre.
Cette norme de deux mois est actuellement remise en cause, pour aller vers des durées plus courtes, de l'ordre de 45 jours, afin de profiter de la persistance de la production, tout en laissant le temps à l'animal de reconstituer ses réserves.
« Lors d'une étude menée en 2007, une tendance se dessinait, confortée par des études plus récentes, en particulier américaines, souligne Pascal Salvetti, de l'Unceia. Pour les multipares à trois lactations et plus, avec un tarissement de 30-35 jours, le retour de la cyclicité est plus rapide et la fertilité meilleure. Plusieurs hypothèses peuvent l'expliquer : sur une durée courte, la vache conserve sa capacité d'ingestion. En outre, un tarissement court tend à diminuer la production totale de la lactation suivante. Le déficit énergétique est donc moins important, ce qui pénalise moins la reproduction. »
La baisse de production est partiellement compensée par l'allongement de la lactation précédente : -2 % pour les vaches à trois lactations et plus, -6 à -7 % pour les jeunes. En outre, les taux de matières grasses et de matières protéiques sont plus élevés.
Trois exceptions à ce raccourcissement : les vaches à cellules et les primipares seront taries 50 jours, les premières pour laisser le temps au traitement d'agir, les secondes pour leurs besoins de croissance. Les vaches peu productives seront taries à 60 jours du vêlage.
Eviter l'engraissement
D'autres éléments penchent en faveur du raccourcissement de la période sèche. Outre un nombre de jours improductifs accru, un tarissement supérieur à 65 jours augmente le risque de mammites lors de la lactation suivante en l'absence de traitement antibiotique.
Enfin, une durée plus courte évite l'engraissement de l'animal en cas de ration moyennement énergétique. Un problème se pose cependant : le délai d'attente du traitement antibiotique est généralement de huit semaines, donc plus long que les 45 jours désormais recommandés.
Arrêter la traite
Une fois la durée fixée, il suffit de calculer le jour du tarissement en fonction de la date théorique du vêlage. C'est l'arrêt de la traite elle-même qui bloque le processus de synthèse du lait, et non les produits de tarissement.
Cependant, certains éleveurs aident leurs plus fortes laitières en leur distribuant, en une prise, un coupe-lait à base de plantes après leur dernière traite.
L'essentiel est de les sortir au plus vite de l'ambiance laitière et de vérifier l'absence d'oedème durant au moins la première semaine du tarissement.
Pourquoi tarir ?La période sèche est mise à profit pour : • Le repos physiologique de la mamelle : le tissu sécrétoire régresse avant de se régénérer pour la lactation suivante. La production de lait sera alors supérieure à celle qui serait obtenue sans tarissement. • Guérir d'éventuelles infections subcliniques de la mamelle. Les vaches à mammites chroniques sont traitées avant d'être taries. • Remettre en état l'animal pour l'amener en bonne condition au vêlage. |
Les antibiotiques en questionDepuis les années 1970, un traitement antibiotique systématique est préconisé au tarissement. Mais face au développement des résistances, cette méthode est aujourd'hui remise en cause au profit de traitements sélectifs. « Il s'agit surtout d'un enjeu sociétal et de santé publique, l'impact économique étant assez limité, estime Philippe Roussel, de l'Institut de l'élevage. L'éleveur doit s'interroger sur ses pratiques et se demander s'il peut changer sa façon de faire. » Avant tout, un bilan de la situation sanitaire s'impose. Si le troupeau est globalement sain et si le risque de nouvelles infections au cours du tarissement est limité, un traitement sélectif peut s'envisager sur les vaches saines. L'associer à l'utilisation d'un produit filmogène ou d'un obturateur interne de trayon est souvent utile pour éviter la remontée des germes dans les trayons encore ouverts. L'hygiène doit être sans faille, notamment la désinfection lors de l'application du traitement, et la mamelle étroitement surveillée. |
[summary id = "10022"]
Pour accéder à l'ensembles nos offres :