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4. « Nous avons reconquis des terres à l 4. « Nous avons reconquis des terres à l'abandon »

Vincent Mignon élève des aubracs sur une exploitation 100 % pastorale.

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« Pour être éleveur ici, il faut aimer marcher en montagne ! », affirme Vincent Mignon. Avec sa femme Christine, ils élèvent 46 aubracs à Nohèdes, dans les Pyrénées-Orientales. La maison et les deux stabulations sont installées sur trois terrasses étroites accrochées à 1 000 mètres d'altitude. En décembre et janvier, les vaches viennent y vêler. Elles reçoivent alors du foin et des céréales qui doivent être achetés car, sur ce flanc de vallée escarpé, il n'y a pas de terres cultivables.

OUVRIR PEU À PEU LE MILIEU

Au printemps, les aubracs pâturent avec leurs veaux dans trois grands parcs de 57 ha, 130 ha et 159 ha qui s'étagent jusqu'à 1 600 m d'altitude. Au début de l'été, elles rejoignent une estive collective montant jusqu'à 2 250 m. Elles y restent jusqu'en novembre avant de redescendre à nouveau dans les parcs.

« Je dois aller les voir chaque jour dans les parcs. Il y a des pistes d'accès mais il faut aussi marcher pour les repérer et les approcher », dit l'éleveur. Il a dû apprendre à soigner seul les petits maux. « Il n'est pas question de faire monter le vétérinaire à tout bout de champ ! », relève t-il. Cette montagne est belle mais rude aussi, pour les hommes comme pour les bêtes. « Je perd une vache de temps en temps, à cause d'une chute ou de la foudre », précise-t-il.

UNE RECONQUÊTE COLLECTIVE

« Quand je suis arrivé ici, il n'y avait que de la broussaille. Il a fallu rouvrir peu à peu le milieu et poser des kilomètres de clôtures », raconte Vincent. Cette reconquête a été collective. Plus de 800 ha de terres communales et privées ont été regroupées au sein d'une association foncière pastorale et attribuées en fermage à quatre éleveurs, qui ont ainsi pu y installer leurs parcs.

Aujourd'hui, la concurrence s'accroît sur les espaces pâturables car la faune sauvage se multiplie. « Il faudrait ouvrir de nouvelles zones pour mieux répartir la pression », estime l'éleveur.

La commune profite de ces espaces entretenus grâce à l'activité pastorale. La réserve naturelle et les lacs d'altitude attirent les amateurs de grands espaces. Trois accompagnateurs en moyenne montagne et un restaurateur se sont installés. Des villageois proposent des gîtes ou encore des ânes pour les randonnées. Tout cela crée des emplois et maintient la vie de cette vallée. « L'agriculture est un maillon essentiel. Nous veillons à préserver des surfaces de l'urbanisation pour installer des jeunes », affirme Vincent, élu au Parc naturel régional des Pyrénées catalanes.

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