Une ambiance saine dans la nurserie des Une ambiance saine dans la nurserie des veaux blanc bleu
Christophe et Jean Bostyn optent pour une ventilation mécanique afin de maîtriser l'atmosphère de leur nouveau bâtiment.
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Comme en élevage laitier, les cent dix veaux blanc bleu de Jean et Christophe Bostyn sont élevés dans un bâtiment à l'écart de leur mère.
« A la naissance, ils boivent le colostrum le plus vite possible, expliquent les deux associés en Gaec à Bosc-le-Hard, dans la Seine-Maritime. Mais celui-ci est rapidement remplacé par du lait reconstitué. » Les veaux rejoignent la nurserie dès le huitième jour et y restent jusqu'à l'âge de 6 mois.
« Ce sont des anim aux fragiles, constate Christophe. C'est pourquoi nous avons opté pour un bâtiment dans lequel nous pouvions maîtriser l'ambiance. » Le but était aussi de limiter les pertes, d'autant que chaque veau représente un capital important.
Une nurserie en forme de demi-lune
La nurserie se présente sous la forme d'une demi-lune plus fréquemment rencontrée en élevage de chèvres ou de volailles. Elle est isolée avec, sur le toit, une couche de laine de verre à l'intérieur d'une bâche en polyane. Le tout est recouvert d'une bâche de camion et repose sur une structure en acier galvanisé.
Les murs sont quant à eux composés de panneaux sandwichs sur 2,80 m de hauteur, avec une ouverture de 95 cm. Celle-ci comprend un rideau opaque dont la fermeture est commandée électriquement.
Sur le toit, trois ventilateurs situés dans des cheminées évacuent l'humidité produite par les animaux. « Ils sont programmés pour fonctionner à partir d'une sonde qui mesure la température à l'intérieur du bâtiment, indique Christophe. L'objectif est d'éviter les amplitudes thermiques. Nous n'avons d'ailleurs perdu aucun veau cette année, alors que dans les anciens bâtiments, nous en dénombrions cinq ou six tous les ans. »
Frais vétérinaires limités
Les frais vétérinaires sont eux aussi limités cette année dans la mesure où aucun veau malade n'a été enregistré. « Nous prévoyons de faire l'impasse sur les vaccinations contre la grippe au cours de l'hiver prochain, ajoute Christophe. Ce qui devrait nous permettre d'économiser 2.000 euros supplémentaires. »
Du côté de l'organisation du travail, rien n'a été négligé. L'aménagement intérieur a été réfléchi en ce sens. La distribution des aliments et le paillage ne demandent pas plus d'une heure par jour.
Jusqu'à l'âge de 2 mois et demi, les veaux consomment deux buvées de lait par jour avec de l'aliment de premier âge floconné à volonté. Les porte-seau sont accessibles depuis le local technique par un couloir de deux mètres. Une largeur suffisante pour le passage d'une personne portant deux seaux.
« A l'avenir, nous comptons aussi mécaniser cette tâche avec l'achat d'un "taxi à lait" muni d'un pistolet doseur. Cela devrait nous coûter environ 3.000 euros. »
A l'issue des deux mois et demi, les veaux ne reçoivent plus que de l'aliment concentré avec de la paille disponible sur le couloir central. Celui-ci est surélevé de 40 cm. Cela facilite le paillage et la surveillance des animaux.
« Ce nouveau confort a favorisé la croissance des veaux, estime Christophe. Nous ne les avons pas pesés, mais je pense que nous avons gagné un mois d'engraissement. »
L'aménagement de la nurserie en images
Ventilation mécanique. Trois extracteurs d'air situés au sommet de la demi-lune évacuent l'humidité produite dans le bâtiment.
Circulation. Les cases des animaux sont accessibles par un couloir de deux mètres de largeur. Une dimension suffisante pour le passage d'une personne portant deux seaux.
Local technique. Le lait est préparé dans le local technique situé à l'extrémité des cases des veaux.
Couloir central. Les treize cases sont accessibles par un couloir central. Il mesure 1,50 m de largeur. Soit juste assez pour dérouler une balle de paille. Il est surélevé de 40 cm pour faciliter le paillage. L'approvisionnement s'effectue par les portes situées sur le pignon. Celles-ci servent également pour le curage, qui a lieu trois fois par an.
Astuce. La paille est disponible à volonté sur le couloir central. Un bastaing évite que celle-ci ne retombe trop dans la litière. Au-dessus, un rail d'autoroute empêche les animaux de sortir de leur case.
Le coût• Total : 52.000 € • Terrassement, béton et aménagement intérieur : 15.000 €. • Bâtiment et montage : 35.000 €. • Extracteurs d'air : 2.000 €. |
Expert : CHRISTOPHE DE COLNET, technicien en bâtiment à la chambre d'agriculture de la Seine-Maritime « L'autoconstruction limite les frais » « Jean et Christophe ont réalisé eux-mêmes le terrassement, le béton des couloirs de circulation et l'installation de l'aménagement intérieur de la nurserie. Cela leur a permis de limiter les frais de construction. La part autoconstruite a coûté 15.000 euros. Par une entreprise, il aurait fallu compter deux fois et demie plus. La structure du bâtiment a été montée par le constructeur pour 35.000 euros. Les trois extracteurs d'air ont coûté 2.400 euros environ. Au total, l'ensemble des 362 m2 est revenu à 52.000 euros, soit 150 €/m² environ. C'est l'équivalent d'une installation traditionnelle avec une ventilation naturelle, sachant que la charpente et la couverture reviennent en moyenne à 55 €/m². La ventilation mécanique engendre toutefois des frais de fonctionnement puisque les extracteurs sont pilotés par un moteur électrique. Celui-ci consomme 50 watts/h pour extraire 1.000 m³/h. Le compteur EJP (effacement des jours de pointe) devrait limiter les frais. » |
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