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“Zéro maïs, zéro phyto pour l'eau de Vit “Zéro maïs, zéro phyto pour l'eau de Vittel”

Sous contrat avec Agrivair, Claude Vuillemin a changé son système de production du jour au lendemain. Il ne regrette rien.

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« En 1997, j'exploitais 160 hectares dont 30 de maïs. Je produisais 350 000 litres de lait et j'engraissais une trentaine de taurillons par an, se rappelle Claude Vuillemin, éleveur à Haréville-sous-Montfort, dans les Vosges. Mon système fonctionnait bien. Je ne me voyais pas en changer. Puis Philippe Pierre, directeur d'Agrivair (lire ci-dessous), est venu me sensibiliser à la protection de l'eau minérale de Vittel. A force de discussions pour nous prouver qu'on parviendrait à la même productivité sans maïs et sans phytos, je me suis engagé pour dix-huit ans, mais cela a demandé un vrai lavage de cerveau ! »

Pour respecter le cahier des charges (lire ci-dessus), une aide au changement de 180 €/ha/an a été versée pendant cinq ans, dont 25 % provenaient de l'Etat et 25 % de la commune. Une aide de 150 000 € était aussi prévue dans le contrat pour réaliser la mise aux normes, la construction d'un bâtiment pour le séchage en grange de la luzerne (semée à la place du maïs) et l'achat de matériel. Agrivair gère aussi la vidange de la stabulation, la fabrication et l'épandage de compost (10 t/ha).

TRÈS PEU DE CHARGES

Agrivair a aussi proposé à Claude Vuillemin un bail quasi gratuit sur 70 ha, avec 50 000 litres de quota. « Nous avons racheté des surfaces lors de départs à la retraite ou de ventes d'exploitations et nous les “redistribuons” aux signataires », précise Philippe Pierre.

« Mon exploitation a donc changé de profil, avec 230 ha dont 30 de céréales, 30 de luzerne en rotation et le reste en prairies permanentes, 400 000 l, l'engraissement d'une trentaine de boeufs – à la place des taurillons – et l'élevage de 50 vaches allaitantes pour valoriser la nouvelle surface en herbe. En 2007, l'installation de mon neveu, Julien, a encore changé la donne avec, dans le Gaec, 420 ha, 800 000 l, les boeufs et les vaches allaitantes. »

« Nous n'avons “que” 150 ha concernés par le captage de Vittel, mais nous exploitons tout avec la même philosophie, reprend-il. Avec le recul, je n'ai noté aucune perte financière grâce aux faibles charges. En blé, mon rendement est d'environ 50 q/ha, avec juste un apport de 60 unités d'azote/ha. J'utilise une herse étrille si besoin. Je ne reviendrais plus en arrière aujourd'hui. D'ailleurs, nous allons certainement resigner le contrat, pour trente ans cette fois. » L'exploitation ne reste pas figée pour autant : Claude Vuillemin et son neveu s'essaient au sorgho depuis trois ans (25 ha) pour sécuriser l'alimentation de leurs bêtes.

Ce modèle de protection de la ressource paraît efficace mais néanmoins difficile à transposer sur d'autres captages. Le portefeuille d'une multinationale n'est pas derrière chaque source...

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