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“Je décide d'irriguer grâce à mon ordina “Je décide d'irriguer grâce à mon ordinateur et à mon téléphone”

Pour les cultures sensibles, Gérald Beauvillier utilise un système de pilotage de l'irrigation dont les mesures sont envoyées par télémétrie.

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Eviter le systématique. Telle était la motivation de Gérald Beauvillier, agriculteur à Fresnay-l'Evêque (Eure-et-Loir), lorsqu'il s'est équipé d'un système de pilotage de l'irrigation. « En 2000, je me suis doté de sondes tensiométriques. Leur avantage, c'est qu'elles ne mesurent pas l'humidité du sol à proprement parler mais la force que la plante doit déployer pour extraire l'eau du sol.

Ce qui permet de mieux anticiper le déclenchement de l'irrigation », souligne Gérald. Cependant, cette méthode demande d'aller jusqu'à deux fois par jour dans les parcelles afin d'effectuer les relevés. Une obligation qui devient vite contraignante, d'autant que ces relevés tombent à une période de travail chargée pour les agriculteurs. « L'opération était fastidieuse. En 2008, j'ai donc opté pour la télétransmission des données via GPRS », explique l'irrigant Pour réaliser cette télétransmission, un modem GPRS est associé aux sondes tensiométriques.

RELEVÉ AUTOMATIQUE

Le dispositif comprend également un pluviomètre, lui aussi relié au modem. Ce dernier envoie quatre fois par semaine, directement dans la messagerie électronique de l'agriculteur, le fichier de relevés tensiométriques à jour et la pluviométrie de la parcelle. Les données sont également transmises sur son téléphone mobile, pour qu'il reste informé indépendamment de l'accès à ses courriels.

Gérald Beauvillier complète : « J'utilise ce relevé automatique sur les cultures sensibles de l'exploitation, c'est-à-dire la pomme de terre, le choux et le navet. Pour les cultures moins exigeantes comme les céréales ou la betterave, j'effectue moi-même les relevés en manuel afin de connaître la tendance des besoins dans ces parcelles. »

L'agriculteur poursuit : « Challenge agriculture, la société qui me fournit le dispositif, a établi un “audit” de mon exploitation. Ce dernier prend en compte les types de culture, les types de sols, les disponibilités en eau... Cette expertise a permis d'établir les seuils qui me sont nécessaires pour décider ou non du déclenchement de l'irrigation. » Chaque fin de semaine, l'irrigant reçoit un récapitulatif par parcelle, avec le planning prévisionnel de la semaine suivante.

La zone choisie lors de l'installation du système doit être représentative de la parcelle à irriguer (type de sol, état hydrique, placement par rapport au passage d'eau).

ECONOMIE ET VALORISATION

Correctement utilisé, ce système peut générer, en fin de cycle, une économie de un à deux tours d'eau. « Ce n'est pas négligeable, estime Gérald. Un tour d'eau (30 mm) sur mes 70 ha de pommes de terre représente 21 000 m3 que je peux valoriser sur mes 75 ha de blé dur, par exemple. Et s'il n'y a pas lieu de réutiliser cette eau, je réalise une économie immédiate de 1 470 euros (1) ! »

Gérald Beauvillier s'estime satisfait de son système de pilotage. Pour la nouvelle campagne, il a choisi de le coupler à une microstation météo. « Je pourrai ainsi affiner davantage mon irrigation et surtout combiner le pilotage avec la gestion du mildiou. »

(1) Le coût réel pour apporter 1 mm est chiffré à 70 centimes par le CER.

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