Gagner la bataille de l'eau Gagner la bataille de l'eau

« Leau en péril », « La planète va t-elle manquer d'eau ? », « Va-t-on vers des guerres de l'eau ? Comme l'illustrent ces manchettes récentes picorées çà et là, l'or bleu est un thème médiatique très en vogue. Les experts s'accordent à dire qu'elle est l'un des principaux enjeux du XXIe siècle, d'autant que le changement climatique devrait y mettre son grain de sel. L'affaire est donc sérieuse. Mais à force d'entendre des propos alarmistes sur l'état de cette ressource inégalement partagée dans le monde, on finirait par être gagné par l'amalgame, perdre tout sens de la nuance et penser que notre pays, pourtant plutôt bien loti, est lui aussi au bord de l'abîme. Qu'en est-il exactement ? Donner des points de repère pour réaffûter notre regard, démêler l'écheveau des enjeux internationaux et nationaux et mettre en perspective, c'est l'objet de ce dossier de référence.

La France est, pour l'heure, à un confluent réglementaire avec l'application d'une directive cadre (DCE) qui vise notamment à retrouver un bon état écologique des masses d'eaux pour 2015, la mise en place de la dernière loi sur l'eau et les suites du Grenelle de l'environnement. Parmi les défis qui se posent, la problématique irrigation est particulièrement prégnante. Les conflits d'usage s'installent, d'autant qu'en parallèle notre pays ne veut plus véritablement stocker son eau. La doctrine de désirrigation prônée par le ministère de l'Ecologie chemine... « Nous sommes dans un pays d'enfants gâtés qui considèrent qu'il vaut mieux regarder une rivière couler plutôt que d'avoir l'assurance d'une assiette bien pleine, saine et à des coûts raisonnables », tempête Jean-Marc Leluc, un syndicaliste du Loiret. « On veut faire mieux que la nature ! », reprend Philippe de Vergnette, président de la chambre d'agriculture du Tarn-et-Garonne. Et pourtant, contrairement au bruit médiatique ambiant, beaucoup d'efforts ont déjà été entrepris pour rentrer dans le carcan de la gestion quantitative. De la même manière, la bataille engagée pour la reconquête qualitative commence à porter ses fruits.

Les solutions déployées et les nombreux témoignages figurant dans ce dossier montrent en tout cas que ces défis ont été pris à bras le corps à la fois par les agriculteurs mais aussi par leur entourage : constructeurs, conseillers, techniciens, chercheurs. L'ingéniosité humaine a encore de la ressource, n'en déplaise aux pessimistes...

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