3. Des cultures entre deux prairies pour 3. Des cultures entre deux prairies pour combler le creux hivernal
Sur le Causse, dans le Lot, Agnès et André Delpech sèment des dérobées en septembre.
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« Eté comme hiver, notre but est de privilégier le pâturage pour nos 1 500 causses du Lot, insiste André Delpech, en Gaec avec son épouse Agnès et son frère Francis à Cabrerets, dans le Lot. Car l'herbe pâturée est quatre à cinq fois moins chère qu'une ration distribuée en bâtiment. Avec l'augmentation du prix des intrants, je pense que ce rapport continuera d'augmenter. »
Les trois associés cherchent à produire des fourrages à la fin de l'automne et pendant l'hiver. Depuis deux ans, ils testent des cultures intermédiaires entre deux prairies. En décembre dernier, la production de ces parcelles a nourri les deux cents antenaises en lutte sans aucune autre complémentation. « L'économie est d'environ 500 euros pour le lot », estime André. Soit l'équivalent de 2 t de concentrés sur la période de trois semaines, à raison de 400 g par animal et par jour.
UNE ASSOCIATION PLUTÔT QU'UNE ESPÈCE SEULE
Les références sur les cultures intermédiaires ou dérobées restent peu nombreuses. C'est pourquoi André Delpech conduit des essais dans le cadre d'une expérimentation avec la chambre d'agriculture du Lot. « Pour moi, la dérobée idéale s'implante rapidement, explique-t-il. Elle produit de l'herbe de qualité pour les brebis et résiste bien au froid. »
Pour trouver le bon fourrage, il a mis en place douze bandes de cultures, avec des espèces pures ou en mélange. « Ma préférence va au mélange graminée-légumineuse, détaille André. Les risques de rater l'implantation sont moindres. » L'ajout d'une légumineuse améliore l'équilibre du fourrage en énergie et en protéines. La féverole et le trèfle sont aussi bénéfiques pour l'implantation au printemps suivant de la prairie puisqu'ils enrichissent le sol en azote.
DE BONS RENDEMENTS
Il est encore trop tôt pour dresser un bilan de ces essais. Certaines bandes seront peut-être pâturées une deuxième fois au printemps. « Tous les couverts ont été consommés par les animaux, constate Fabien Bouchet-Lannat, de la chambre d'agriculture. Aussi bien les mélanges avoine diploïde-vesce-féverole, que la phacélie pure ou le pois-vesce-triticale et le colza-RGI. Les rendements mesurés à la mi-décembre s'établissent entre 0,5 t de MS et 1,3 t de MS. » Voici quelques résultats :
– avoine diploïde + vesce + féverole : 1,3 t de MS/ha ;
– pois + vesce + triticale : 1,2 t de MS/ha ;
– RGI + colza : 0,9 t de MS/ha ;
– phacélie : 0,5 t de MS/ha ;
– trèfle incarnat : 0,8 t de MS/ha ;
– RGI : 1,3 t de MS/ha.
« Ces fourrages sont riches en azote soluble et pauvres en fibres, précise André. J'ai prévu d'apporter une dose de tanin de châtaignier pour éviter les désordres digestifs chez les brebis. » Les rendements sont satisfaisants compte tenu du semis tardif. « Il est difficile d'implanter des cultures avant début septembre sur le Causse pour profiter des fortes sommes de températures d'août », complète Fabien Bouchet-Lannat. Les sécheresses sont trop marquées. Début décembre 2010, la plupart des graminées, triticale, seigle ou RGI, et une légumineuse, le trèfle incarnat, avaient bien résisté au gel (- 10 °). L'avoine diploïde est plus sensible au froid, tout comme le colza ou la féverole qui ont également souffert.
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