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Bras de fer entre les producteurs de via Bras de fer entre les producteurs de viande bovine et les abatteurs

Le ministre tente d'arbitrer la partie en remettant l'interprofession en selle. Les résultats se font attendre.

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Quand un opérateur industriel représente plus de la moitié des volumes traités par son secteur, il devient une cible privilégiée. C'est aujourd'hui le cas du groupe Bigard-Socopa. Quand les producteurs veulent obtenir une hausse des prix à la production, ils s'attaquent d'abord à cette entreprise.

Dès la fin de l'été, la Fédération nationale bovine (FNB) hausse le ton au sujet des prix à la production. Les opérations de stickage dans les grandes surfaces s'organisent mais ne débouchent sur rien de palpable. Fin octobre, la FNSEA reprend la main et menace, avec ses associations spécialisées, de durcir ses actions si les cours ne remontent pas d'ici le 15 novembre. Finalement, le 7 novembre, la FNB bloque avec ses troupes une petite dizaine d'outils du groupe Bigard.

Le ministre de l'Agriculture saisit la balle au bond et joue sa carte préférée en cas de crise : celle de l'interprofession. Il nomme un médiateur et somme la filière de s'entendre pour que le travail des éleveurs soit rémunéré à sa juste valeur. Il menace les protagonistes de légiférer sur les machines à classer et la contractualisation.

L'interprofession retrousse ses manches et se réunit au grand complet. C'est finalement à la FNSEA que le conflit se dénoue le 10 novembre. Bien loin des 60 centimes par kilo revendiqués, le syndicalisme majoritaire accepte de lever les blocages contre une hausse de 2 centimes par kilo des réformes laitières et de 5 centimes pour les allaitantes. « Tout ça pour ça ! », diront certains.

La Confédération paysanne remet le couvert le 12 décembre. Sa revendication est la même que celle de la FNB : 60 centimes par kilo. Elle bloque l'abattoir Charal à Cholet (Maine-et-Loire) et a fort à faire face aux salariés de l'industriel, qui font sauter un des barrages. Le 14 décembre, le syndicat lève le camp après avoir décroché un rendez- vous avec le cabinet de Bruno Le Maire. « Tout ça pour ça ! », lui répondront certains.

La Confédération paysanne défend l'idée d'une table ronde avec tous les intervenants de la filière, y compris les syndicats minoritaires. Selon elle, le ministère n'a pas fermé la porte à cette idée. Mais il n'a toujours rien annoncé. Il attend sans doute les chiffres de l'observatoire des prix et des marges pour savoir comment est répartie la valeur ajoutée dans la filière. Mais une fois ces chiffres en main, que pourra-t-il en faire ?

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