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4. Le Conseil régional finance le stocka 4. Le Conseil régional finance le stockage des terres

La Safer d'Auvergne a stocké des terres pendant un an et les a reservées à Baptiste Blandin, le temps que ce jeune agriculteur boucle son parcours à l'installation.

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Il y a des opportunités à ne pas manquer. En décembre 2008, une exploitation de 38,76 ha, à l'état de quasi-abandon, a été mise aux enchères. Alertée par le projet spéculatif poursuivi par l'acquéreur, la Safer a préempté. « A cette époque, je recherchais des hectares pour m'installer en Gaec laitier avec mes parents, se souvient Baptiste Blandin, jeune agriculteur à Châtel-de-Neuvre, dans l'Allier. J'ai tout de suite fait part à la Safer de mon intérêt ! » En principe, la Safer achète les terres, sur ses fonds propres, et les rétrocède dans les deux mois. Problème : « Je ne pouvais pas m'installer tout de suite ni trouver les financements nécessaires pour racheter les terres tant que mon étude prévisionnelle d'installation (EPI) (1) n'était pas bouclée », explique-t-il.

INTÉRÊTS ENTRE 2 ET 2,5 %

L'exploitation allait-elle lui passer sous le nez ? C'est pour éviter cela et répondre à ces situations particulières que la Safer d'Auvergne et le conseil régional ont créé, en 1998, un « fonds de stockage des terres ». Le principe est simple : la Safer achète des terres et les réserve à de jeunes repreneurs, le temps qu'ils achèvent leur formation ou leur parcours à l'installation. Au minimum six mois et jusqu'à deux ans, voire trois en cas de redoublement de classe. L'opération a un coût, car la Safer emprunte à la banque. Le Crédit agricole fixe un taux d'intérêt entre 2 et 2,5 %. « C'est le conseil régional qui prend en charge les intérêts pour toute la durée de stockage, par l'intermédiaire du Pidil (Programme pour l'installation des jeunes en agriculture). Le jeune n'a donc pas à supporter les frais financiers et de gestion au moment de la rétrocession », note Gilbert Allard, directeur de la Safer Auvergne.

Après un appel à candidatures, la Safer d'Auvergne a accepté de réserver l'exploitation préemptée à Baptiste Blandin. Le « portage » a duré un an. Coût total des intérêt pris en charge par la Région : 2 133 euros. Le futur installé a mis à profit cette année. « Grâce au stockage, j'ai bénéficié de plus de temps pour obtenir les 150 000 litres de quotas laitiers supplémentaires dont j'avais besoin. J'ai bouclé mon EPI en octobre 2009, ce qui m'a permis ensuite de négocier avec ma banque et d'obtenir un emprunt pour racheter les terres. » Durant cette période, les parents de Baptiste ont remis les terres en état grâce à une convention d'occupation précaire. « Nous avons ainsi gagné une année sur les rendements ! » La rétrocession a été signée le 19 janvier 2010. Baptiste a tout de suite mis à disposition du Gaec les bâtiments et les terres, qu'il cultive désormais en blé et colza. Il s'est réservé la maison d'habitation, qu'il lui faut maintenant rénover. Un nouveau projet pour le jeune propriétaire !

(1) L'EPI est aujourd'hui remplacé par le PDE : plan de développement de l'exploitation.

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