Login

3. La commune veut acheter une vingtaine 3. La commune veut acheter une vingtaine d'hectares par an

Afin de maintenir une activité agricole sur son territoire, la commune de Sarzeau, en Bretagne, achète des terres pour les louer à de jeunes agriculteurs.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Sarzeau est surtout connue des vacanciers. Avec 46 kilomètres de côtes, c'est la plus grande commune littorale du Morbihan, située sur la presqu'île de Rhuys. Une commune très touristique qui passe de 7 650 habitants l'hiver à 50 000 l'été. Elle n'en reste pas moins une commune agricole avec une superficie de 6 000 ha et 25 exploitations.

Dans le paysage, ce qui dénote le plus, ce sont les nombreuses parcelles en friche. « 1 500 ha en tout, déplore le maire, David Lappartient. Certains propriétaires font de la rétention foncière dans l'espoir de voir leur terrain devenir constructible. Il y a bien sûr des parcelles de faible valeur agronomique mais la problématique du foncier à Sarzeau est surtout liée à son morcellement. » La commune compte 25 000 parcelles. Un parcellaire en lamelles typique des abords du littoral (lopins appartenant aux marins) séquencé au gré des partages familiaux mais également en raison de la présence, historique, de vignes.

Difficile dans ces conditions pour les exploitants de dégoter des terres à louer ou à acheter. « Pour 1 ha, on peut trouver jusqu'à 30 propriétaires. » Se rajoute la loi Littoral, source de nombreuses contraintes pour les agriculteurs (urbanisation en continuité des villages, épandage...).

UN AMÉNAGEMENT FONCIER SUR TREIZE ANS

« L'activité agricole reste primordiale pour notre commune », souligne le maire. La municipalité a donc décidé d'acquérir du foncier, de le regrouper pour le louer aux agriculteurs. L'aménagement foncier en cours depuis treize ans (compte tenu de l'enchevêtrement des propriétés) y contribue. La commune a aussi entamé une procédure pour transformer son plan d'occupation des sols en plan local d'urbanisme. Un document moins permissif. « Nous allons perdre 100 ha de zone à urbaniser, ce qui va décider certains à vendre leur microparcelle. Nous allons y inscrire l'interdiction du changement d'affectation des bâtiments agricoles pour résoudre notre problématique des sièges d'exploitation. »

La commune a déjà acheté 20 ha l'an passé. Elle en a acquis 6 autres en début d'année. « Notre ambition est de poursuivre cette opération dans la durée sur un rythme d'une vingtaine d'hectares par an. Nous devrions y consacrer un budget de 70 000 €/an car les achats se font sur la base du marché (de 0,20 à 0,40 €/m²) », ajoute-t-il. Une fois l'aménagement foncier terminé, les terres seront louées à de jeunes agriculteurs par bail à long terme. « C'est une sécurité pour le fermier. » Un appel d'offres sera lancé. « Notre territoire n'est pas fait pour une agriculture intensive mais plutôt pour une agriculture de label, bio, admet l'élu. Nous serons toutefois très vigilants sur la viabilité des projets. »

[summary id = "10022"]

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement