S'installer en pariant sur les moutons 3 S'installer en pariant sur les moutons 3-12-2010=
Richard et Valérie Lancien accueillent leur fils Julien en développant leur élevage ovin.
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Trop à l'étroit sur la ferme de 16 ha familiale de Seine-Maritime, Richard et Valérie Lancien sont venus dans la Nièvre en 1981. Ils ont trouvé une petite exploitation de céréales à Decize grâce à une annonce de « La France agricole ». Les parents de Richard les ont alors rejoints en louant une ferme à Charrin, située à 19 km. « Nous avons déménagé en tracteur, faisant 480 km en deux jours », se souvient Richard. Depuis, la situation a changé. La génération précédente a pris sa retraite, permettant à Valérie de devenir agricultrice en reprenant la ferme de 113 ha.Situées en en bord de Loire, les deux fermes étaient cultivées en céréales jusque dans les années quatre-vingt-dix. L'exploitation de Charrin, achetée en partie par le Conservatoire des sites naturels de Bourgogne, est passée sous contrat Natura 2000. « Mon père avait déjà un petit cheptel de 150 brebis pour valoriser les landes. Nous avons remis en herbe l'ensemble des terres pour répondre au cahier des charges de la mesure agro-environnementale territoriale. Puis nous avons augmenté l'effectif ovin », précise Richard.L'hiver, toutes les bêtes reviennent à Decize, car le pâturage y est interdit pendant cette saison. Une partie des céréales cultivées au siège de l'exploitation à Decize est autoconsommée et les prairies temporaires produisent le fourrage nécessaire au cheptel tenu en bâtiment l'hiver.Le fils de Richard et Valérie, Julien, est d'abord parti travailler pendant cinq ans à la SNCF, à Paris, juste après avoir obtuenu son diplôme agricole. Il est revenu sur l'exploitation familiale en août 2010, comme salarié de ses parents en attendant son installation prévue en fin d'année. « Nous nous organisons pour l'accueillir en développant notre élevage de moutons afin de sortir davantage de revenu », explique son père Richard. L'élevage est passé de 800 à 1 180 brebis cette année avec l'achat d'agnelles dans le Puy-de-Dôme.des serres reconverties en bergerieLorsque l'exploitation a perdu 154 brebis en 2008 pour cause de fièvre catarrhale, Richard a opté pour le développement de la race rava adaptée aux parcours et aux prairies pauvres. Julien a repris 17 ha. 34 ha supplémentaires devraient lui revenir dans les prochains mois. Il a commencé par acheter 480 agnelles rava. Ses investissements d'installation s'élèvent à 124 000 euros, dont un tracteur de 120 ch avec un chargeur et un bâtiment de 600 m2.Avant de reprendre la ferme des parents, Richard et Valérie produisaient des légumes sous serres qu'ils vendaient sur quatre marchés du département. « Nous avons reconverti nos 1 400 m2 de serres en bergerie. Nous avons adapté le tracteur pour passer à l'intérieur avec la dessileuse-pailleuse », précise Richard. Avec l'arrivée de Julien et la croissance du cheptel, Richard a acheté 1 200 m2 de serres multichapelles supplémentaires pour loger plus de bêtes en hiver.Dans le cadre de son projet de développement, Julien prévoit la mise en place de trois agnelages dans l'année en août-septembre, décembre-janvier et avril-mai. Les prairies pauvres de Charrin ne permettent pas de conduire des brebis avec leur agneau au pâturage. Aussi, la ferme envisage de finir davantage d'agneaux en bergerie. Les autres continueront à être vendus en maigre à un éleveur voisin. Grâce au désaisonnement, Julien et son père dégageront un revenu toute l'année avec des ventes étalées. Ils pourront ainsi livrer plus d'agneaux au marché au cadran de Moulin-Engilbert, le lundi matin. Charles-Henri PouzetL'objectif est de finir davantage d'agneaux grâce au désaisonnement.
Prairies temporaires et dérobées Derrière les céréales, la ferme produit une deuxième culture comme des mélanges de ray-grass, trèfle incarnat, vesce et pois fourrager. Le ray-grass est pâturé. Le dactyle, la fétuque, le pois et la vesce sont ensilés. Une partie de maïs grain peut être récoltée en vert pour faire le tampon en fonction des années. L'exploitation de Decize est irrigable depuis 1985. La nappe phréatique est à moins de cinq mètres de profondeur. Aussi, les cultures et les dérobées peuvent être irriguées. La production de fourrage à Decize compense la pauvreté des prairies à Charrin. Là-bas, la fertilisation est interdite tout comme la culture de l'herbe. Les jours de pâturage sont limités dans l'année.
A Decize etCharrin (Nièvre) u Surface202 hau AssolementPrairies naturelles : 122 ha Prairies temporaires : 40 ha Maïs irrigué : 20 ha Blé : 10 ha Orge d'hiver : 6 ha Avoine : 4 hau Cheptel1 180 brebisu RendementsMaïs grain : 90 q/ha Blé : 42 q/ha Orge d'hiver : 55 q/ha
u Prix de vente moyen des ovins en euros par agneau : u Prix de vente des agneaux : Agneau gras à 16-17 kg de carcasse : 90 €/animal Agneau maigre à 24 kg vif : 60 €/animal Réforme : 40 €/animaluPrix de vente des céréalesMaïs : 174 €/t Blé : 150 €/tu Produit brut2007 : 139 500 € 2008 : 119 000 € 2009 : 149 500 €u Marge brute78 500 €u EBE/produit40 %u Résultat courant45 000 €u EBE
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