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Dix agriculteurs du Gers se sont formés Dix agriculteurs du Gers se sont formés au Certiphyto

Pour pouvoir acheter des phytos en 2014, une dizaine d'agriculteurs ont assisté à la formation donnée par la coopérative Gascoval, dans le Gers.

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En salle. La première journée est consacrée à l'utilisation des produits phytosanitaires, la deuxième concerne les risques pour l'utilisateur et pour l'environnement.

Sessions de deux jours. La coopérative, qui a reçu la dizaine de stagiaires le 22 octobre, organisera, d'ici à la fin de l'année, douze sessions de formation de deux jours.

Le vendredi 22 octobre 2010, alors que les bennes pleines de maïs croisaient les remorques de big-bags de semences sur la plate-forme de Gascoval à Lombez, dans le Gers, une dizaine d'agriculteurs avaient choisi de participer à la formation Certiphyto, organisée par la coopérative.

Dans le cadre du plan Ecophyto 2018, « pour réduire de 50 % l'usage des phytos d'ici à dix ans, si possible », ce certificat sera obligatoire dès 2014 pour acheter et utiliser des produits phytosanitaires.

Jusqu'en juin 2011, la phase d'expérimentation permet aux agriculteurs de se former gratuitement pendant deux jours grâce à la prise en charge par Vivea et le Feader (1).

« J'ai déjà suivi des formations avec le syndicat du maïs semences, j'ai donc bénéficié d'une remise à niveau sur les normes et la réglementation, explique Pierre, polyculteur et producteur de volailles. Je fais cette formation pour pouvoir continuer d'exploiter, puisque le Certiphyto sera valable dix ans. De plus, je profite de la gratuité pendant la phase expérimentale. »

« Nous le faisons tous, plus ou moins, par obligation, mais reprendre les fondamentaux, cela fait toujours du bien », ajoute Francis, double actif sur une exploitation de 30 hectares. Et Pierre de renchérir : « De plus, certaines informations provoquent des débats entre nous, ce qui nous permet d'échanger nos expériences. C'est aussi cela qu'on vient chercher en formation. »

L'heure tourne et il est temps de commencer. Au programme : limitation de l'impact des produits phyto sur l'environnement, conditions d'application, prévention des résistances, méthodes alternatives aux herbicides, insecticides et fongicides, gestion des emballages vides...

Une fois les principes de pollutions ponctuelles et diffuses rappelés, les buses à injection d'air pour limiter la dérive et réduire la zone non traitée à 5 mètres font rapidement débat. « Il faut bien les utiliser, sinon elles ne servent à rien, estime Philippe. Un volume de bouillie de 100 litres et une pression de 5 bars sont nécessaires pour une bonne efficacité. »

Gestion des adventices

Vient ensuite le sujet des résistances. « J'ai observé des cas de résistances sur folle avoine et liseron, » affirme Daniel. Outre l'alternance des produits phyto, la diversité et l'allongement de la rotation et la conduite de l'interculture, la date de semis a aussi son importance dans la gestion des adventices.

« Si les semis de blé du 20 octobre engendrent de nombreuses levées de ray-grass, ceux du 15 novembre permettent de les diminuer de 80 %, explique Serge Espirac, codirecteur du pôle végétal de Gascoval et responsable de la formation Certiphyto. Nous n'avons pas toujours le choix de la date de semis, rétorquent les stagiaires. Cela dépend essentiellement de notre type de sol et des prévisions climatiques ! »

Pour Jean-Pierre, les adventices et les repousses se gèrent pendant l'interculture : « J'ai utilisé pour la première fois, après la moisson, un déchaumeur à disques indépendants avec un rouleau à spires pour rappuyer. Quand je l'ai fait, je me suis demandé à quoi cela servait de gratter le sol, surtout en roulant à 10 km/h. J'avais l'impression que la terre était projetée et c'est tout. Finalement, il a plu deux jours après et une vraie prairie de graminées a poussé ! Le faux semis était vraiment réussi et le champ était resté plat, sans vagues. »

Idem pour la herse étrille en postlevée. « Il vaut mieux faire le boulot de nuit pour ne pas voir le massacre provoqué sur les blés, mais finalement le résultat est bien là ! », ironise le stagiaire. Une expérience partagée, qui pourrait achever de convaincre les autres agriculteurs qui rencontrent des problèmes d'adventices. La journée touche à sa fin .

« Nous sommes impatients d'assister à la formation du mardi prochain sur les risques pour l'environnement et l'utilisateur liés aux phytos, ajoutent les agriculteurs. Même si nous savons que nous sommes exposés, cette deuxième journée risque de nous faire peur pour notre santé, avoue Philippe. C'est un moyen efficace pour améliorer nos pratiques. »

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(1) Fonds pour la formation des entrepreneurs du vivant, Fonds européen agricole pour le développement rural.

 

Documents nécessaires

Une fiche d'inscription au Certiphyto, avec le numéro de Siret, à remplir sur place.u Une fiche individuelle d'inscription du contributeur Vivea, à remplir sur place.u Une photocopie de la pièce d'identité.

 

 

« Plus de 160 agriculteurs seront formés d'ici à la fin de 2010 chez Gascoval »

« Les agriculteurs, et plus tard les conseillers, doivent se former, nous n'avons pas le choix, donc autant que la coopérative joue son rôle de service envers les adhérents. C'est pourquoi Gascoval organise 12 sessions de deux jours avec 14 agriculteurs à chaque fois d'ici à la fin de 2010, » précise Serge Espirac, le formateur à Gascoval.

« Dans le Midi-Pyrénées, 75 sessions ont été recensées auprès des coopératives Arterris, Vivadour, Qualisol, Unicor, Capel, Capa, Capla, CA La Gerbe... afin de former un total de plus de 1.000 agriculteurs d'ici à la fin de 2010 », ajoute Guillaume Dyrszka de la Fédération régionale des coopératives agricoles et alimentaires (FRC2A).

Un chiffre qui devrait vite gonfler grâce à la forte mobilisation des coopératives en partenariat avec la FRC2A, le centre de formation habilité, et à la participation d'autres centres de formation agréés tels que les chambres d'agriculture, les lycées agricoles, les maisons familiales, les instituts techniques... mais aussi grâce au prolongement de la phase de l'expérimentation jusqu'en juin 2011.

Au niveau national, 50.000 chefs d'exploitation auront suivi la formation d'ici à la fin de l'année sur les 250.000. Au total, ce sont près de 900.000 agriculteurs, utilisateurs, distributeurs et conseillers qu'il faudra former.

 

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