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Miser sur les primes relative à la quali Miser sur les primes relative à la qualité

Dominique Dutel respecte rigoureusement les exigences de sa laiterie, Graindorge, afin de bénéficier de toutes les primes.

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Dominique Dutel et son fils, Stanislas, ont opté pour la race normande pour suivre les besoins de leur laitiereie. Ils sont conseillés par Christophe Montagu (à droite).

 

« Jusqu'en 2002, nous produisions notre quota de 420.000 litres avec des prim'holsteins et une ration de maïs ensilage, explique Dominique Dutel, installé avec sa femme, Muriel, à Saint Aubin-sur-Algot (Calvados).

Nous étions en zone d'AOC Livarot, Camembert et Pont l'Evêque, sans nous y intéresser vraiment. En 2002, nous nous sommes interrogés sur la pérennité de l'exploitation dans le pays d'Auge. Nous avons décidé d'investir dans l'AOC pour toucher le maximum de primes attribuées par notre laiterie, Graindorge. »

Une qualité sanitaire draconienne

Pour cela, Dominique et Muriel sont contraints de changer de race et de ration. En 2004, ils achètent 6 génisses normandes. En juillet 2006, ils font le grand saut : les 52 prim'holsteins sont vendues et 30 normandes débarquent le 1er août.

Pour réaliser le quota, l'effectif passe à 75 laitières car la production décroît de 7.600 à 5.600 l par vache. Mais la prime TP s'envole.

Fromages au lait cru oblige, Graindorge impose une qualité bactériologique du lait draconienne. L'industriel emploie deux techniciens à temps plein spécialisés dans ce domaine et il fournit aux éleveurs une mini-étuve et des pétrifilms pour réaliser une première détection des bactéries E. Coli et des coliformes totaux dans le tank après la traite.

En cas d'anomalie, le producteur prévient la laiterie et le lait est écarté de la tournée « lait cru » et collecté par un autre camion pour être thermisé.

« Grâce à cette indication en amont de la collecte, nous gérons mieux nos tournées de lait cru, en évitant de contaminer toute la citerne », souligne Christophe Montagu, responsable de la collecte. De plus, l'éleveur détecte plus vite les mammites.

« Si un résultat est positif, nous faisons systématiquement les premiers jets pour repérer la vache malade », explique Dominique.

Pour une qualité maximale, Dominique et Muriel maintiennent une vigilance de tous les instants.

« Dès que nous sommes un peu fatigués, la qualité s'en ressent. » Mais le résultat est visible sur la paie du lait (voir le tableau). « Nous touchons le maximum de primes possible, ce qui a limité la casse sur notre revenu quand le prix du lait a chuté. »

En parallèle, le chemin vers davantage d'herbe se poursuit. Les surfaces en maïs devraient disparaître après la construction d'un séchoir à foin, un investissement prévu pour l'installation de leur fils, Stanislas. 

 

Lait d'été : accroître la collecte

« Graindorge a instauré une prime au lait d'été pour accroître la collecte à cette période », explique Christophe Montagu. Les besoins sont à peu près réguliers sur l'année, avec un pic en novembre pour les fabrications des fêtes de fin d'année, et deux baisses de régime en janvier et mai-juin. De juillet à novembre, toute la collecte est transformée en fromage. De décembre à juin, un tiers des volumes est revendu sur le marché spot.

 

 

Meilleurs taux d'Europe : aux Pays-Bas

Le troupeau laitier néerlandais (essentiellement de race prim'holstein) produit le lait le plus riche d'Europe : 3,47 % de matière azotée et 4,36 % de matière grasse, pour un rendement de 7.500 kg par vache en 2009. Cette richesse résulte d'une sélection génétique axée sur les taux, combinée à une ration de base d'un niveau azoté élevé et d'un niveau énergétique régulier.

« Dans les accouplements, les Néerlandais font, depuis longtemps, beaucoup de cumuls sur les taux, explique Frédéric Lepoint, de Gènes diffusion. Leur génétique est la meilleure au monde sur ce caractère. Ils possèdent aussi un grand savoir-faire dans la culture de l'herbe, qu'ils utilisent ensilée ou enrubannée. De très bonne qualité, elle constitue le plat principal de la ration, complétée par du maïs grain humide ou des concentrés (jusqu'à 2 t par vache et par an) pour amener de l'énergie. »

 

Des primes salutaires

 

Comparaison des deux campagnes * 2002-2003 Ecart 2009-2010

TB (g/kg)

TP (g/kg)

Primes TB (€/1.000 l)

Primes TP (€/1 000 l)

Incidence butyriques (€/1 000 l)

Primes AOC (€/1 000 l), dont :

- qualité (prime mensuelle)

- qualité (prime trimestrielle)

- normandisation

- lait d'été (de juillet à septembre)

- supplément qualité lait d'été

Prix de base moyen (€/1 000 l)

Prix moyen du lait (€/1 000 l)

39,3

32,8

5,84

4,27

3,81

26,34

3,88

0

0

12,6

0

291,49

339,36

 

 

 

+23,37

 

+15,54

 

 

 

 

 

  

 

41,3

35,6

9,62

27,64

3,84

41,88

8,93

4,04

8,03

11,73

3,91

258,92

349,05

* Toutes les primes ne sont pas indiquées (contrôle laitier, tank à lait...)

 

 

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