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Se confronter à d'autres « managers » Se confronter à d'autres « managers »

A partir d'expériences très variées, les exploitants prennent du recul sur leur façon de faire.

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Jean-Pierre Moreau et Mathieu Lemaire font partie du club Cèdre (Loir-et-Cher) depuis dix ans. Il réunit six fois par an, sous la houlette du CER France-Val de Loire, une douzaine de « managers », agriculteurs mais aussi patrons de TPE (très petites entreprises).

Mathieu Lemaire préside le club : « Nous échangeons entre pairs avec respect, authenticité, simplicité, envie d'avancer, en évitant les non-dits. Le tout dans la discrétion. »

Les choix de développement des chefs d'entreprise peuvent diverger diamétralement. A l'image des deux agriculteurs rencontrés.

Jean-Pierre Moreau (59 ans, cinq salariés) est installé en zone d'appellation « Sainte-Maure-de-Touraine » et « Selles-sur-Cher ».

« Il y a huit ans, j'avais un projet d'extension de mon atelier de fabrication de fromage de chèvre. Cela m'obligeait à élargir ma clientèle aux grandes surfaces au lieu de livrer ma boutique, un marché local, mon réseau d'épiceries fines et Rungis. Finalement, je n'ai rien agrandi. J'ai même cédé mon atelier de chèvres à un jeune. Je produis au maximum de mes capacités, soit 360.000 litres transformés. Pourquoi faire plus ? Pour le plaisir d'avoir de nouveaux clients ? Je me suis fixé une limite pour rester maître chez moi. »

Mathieu Lemaire est associé à quatre frères et cousins. Il est responsable du matériel, « depuis la binette jusqu'à la moissonneuse-batteuse » sur leur ferme de la Motte, à Talcy : « Nous exploitons 500 hectares entre céréales, oignons, échalottes, pommes de terres. Nous conditionnons et vendons la production de 800 hectares. Nous employons une centaine de personnes. Nous livrons aux GMS en collant au plus près la demande : nous avons converti 80 hectares en culture bio, lancé une ligne de courgettes. Nous disons “oui” aux GMS mais nous calculons tous nos prix de revient. On sait où on va. »

Calmer le jeu

Pour Mathieu Lemaire, « le club Cèdre est un autre groupe à qui parler à l'extérieur de l'entreprise. Nous revenons avec des idées. Avant, je tenais compte des soucis de chacun pour établir les plannings. Impossible d'anticiper. Depuis une discussion avec Jean-Pierre, je les établis six mois à l'avance. En cas d'imprévu, c'est le salarié qui s'organise pour permuter. »

Jean-Pierre poursuit : « Anticiper calme le jeu et préserve notre marge de manoeuvre. Cet automne, nous irons chez un nouveau venu du club, électricien en plein développement. Il y a un risque de se laisser emporter par la croissance. Quelles limites se donne-t-on ? Quelle est la fonction du chef ? Comment déléguer le travail aux salariés ? Cette discussion interpellera chacun sur ses choix. » 

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