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« Au vu de la dégradation des résultats sur l'atelier laitier, nous avons réalisé un audit “avenir lait”, il y a un an, pour faire le point », explique Sylvie Robin, en Gaec avec Jean-François Ménage et Noël Martin à Caro, dans le Morbihan.

L'occasion pour les trois associés de réorganiser le travail et de refondre tout le système. L'exploitation compte cent vaches laitières, une SAU de 200 hectares et 16.000 poules pondeuses. La moitié des oeufs est vendue en direct aux GMS et restaurateurs.

Le travail de chacun était déjà bien calé et tenait compte de la structure et de la présence de salariés. Jean-François s'occupait des cultures, Noël de l'atelier laitier avec un salarié.

Sylvie avait en charge les pondeuses. Elle s'organisait avec deux salariées à mi-temps pour le conditionnement et la préparation des commandes, et avec un salarié à plein temps pour la partie relative à la commercialisation et à la livraison.

« Nous passions du temps mais nous n'étions pas efficaces. Malgré un outil conséquent, les résultats n'étaient pas au rendez-vous, analyse avec recul Sylvie. Il a fallu prendre des mesures draconiennes et nous séparer du salarié de l'activité laitière. » Sylvie l'a aidé à retrouver un travail chez des voisins.

Le risque était grand alors de basculer d'une situation sereine à une surcharge de travail. « Nous avons pris les devants. Chacun a noté le temps passé sur chaque atelier. » Finalement, Jean-François a repris en main l'alimentation des vaches. Ils ont choisi de déléguer à une entreprise de travaux agricoles les principaux travaux des champs.

Les très nombreux mandats professionnels de Sylvie (1) permettent de rémunérer un poste : ce sera celui de livreur, Sylvie ne pouvant plus assurer cette fonction pour une question de santé. L'objectif prioritaire des associés reste de garder un juste équilibre entre vie professionnelle et familiale.

Clignotant économique 

« Le clignotant économique nous a permis de nous remettre en cause, admet-elle. C'est un virage à prendre. Gérer son temps, ses priorités, manager ses salariés pour mieux déléguer, ça s'apprend. »

Grâce aux formations auxquelles elle a participé, Sylvie a acquis des méthodes. « Pour mes facturations d'oeufs, je passe deux après-midi par mois au lieu d'une semaine auparavant. Les consignes sont transmises aux salariés par écrit sur un tableau blanc apposé dans la salle de conditionnement des oeufs. Nous le faisons aussi de vive voix, avec plus d'autorité qu'avant. »

Autant d'outils qui permettent d'être plus efficace et donc plus serein au quotidien.

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(1) Elue à la chambre d'agriculture, administratrice à la MSD et à Gaec et sociétés.

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