Opter pour le maïs en semis direct Opter pour le maïs en semis direct

« Nous sommes passés au semis direct il y a cinq ans. Résultat : les marges sont plus intéressantes qu'avant, même pour le maïs », annonce Bertrand Duvernois, polyculteur-éleveur à Taxenne, dans le Jura.

Le Gaec a juste pris garde de ne pas implanter de maïs la première année, car ses terres sont en partie argileuses. Le sol risquait de s'assécher et le grain de se retrouver à l'air. Les années suivantes, la structure a évolué et il n'y a pas eu de difficultés.

Couvert essentiel

L'exploitation ne se trouve pas en zone vulnérable, mais l'itinéraire technique en semis direct nécessite l'implantation d'un couvert en interculture. Cela permet de produire de la biomasse, de couvrir le sol, de favoriser « la vie du sol » et d'avoir un système racinaire qui stabilise la structure.

De plus, la présence de matière organique en surface aide la culture à mieux résister au stress hydrique. Les terres sont aussi moins soumises à l'érosion et à la battance.

« Nous n'avons aucun souci de portance, ajoute Bertrand. Initialement, l'implantation a été retardée, mais maintenant nous effectuons nos semis aux mêmes dates qu'avant. Notre choix s'oriente vers des variétés dentées, plus tardives, avec une densité moins élevée qu'en semis classique. Elles ont une meilleure vigueur au départ, sont plus rustiques. »

Si les limaces peuvent poser des problèmes les premiers temps, en non-travail du sol, bactéries, champignons et vers de terre se remettent en place progressivement et le milieu finit par se stabiliser.

Quant aux insectes foreurs, il suffit de broyer les cannes. Pas de fusariose non plus à déplorer, car le Gaec Duvernois évite les blés en précédent de maïs dans sa rotation et choisit le matériel génétique sur sa tolérance à ce critère.

Du côté des adventices, et notamment les graminées estivales, la levée a lieu près de huit jours plus tôt qu'en conventionnel, soit au stade des 2-3 feuilles du maïs.

« Nous employons les mêmes herbicides qu'auparavant et travaillons à dose réduite avec des herbicides foliaires ou des associations foliaires-racinaires, en fractionnant en deux ou trois passages », signale Bertrand Duvernois.

Les passages de glyphosate en interculture pour la destruction du couvert permettent également de venir à bout d'une partie des adventices avant le semis.

Autre point essentiel : la fertilisation. L'engrais microstarter, qui apporte aussi du zinc, est mis dans la ligne de semis entre 12 et 18 kg/ha. Le carbonate de chaux est aussi appliqué. La plante au stade jeune vit ainsi dans un milieu voisin de la neutralité dans ces sols acides.

« Grâce aux effluents d'élevage, nous réalisons des économies. Nous n'avons pas besoin de phosphore, donc nous utilisons peu d'engrais binaire ou tertiaire », conclut Bertrand Duvernois.

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