Login

Focus La filière Comté - Volume de production

En comté, le volume à produire est décidé collectivement

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

La filière de l'AOC comté est souvent présentée comme un modèle d'organisation.

« La croissance des volumes de comté produits est raisonnée en fonction des débouchés, et il y a un contrôle des pouvoirs publics, explique Jean-Jacques Bret, directeur de l'interprofession du comté (CIGC). En revanche, le CIGC n'intervient pas sur les prix. » L'interprofession a été créée par décret il y a bientôt cinquante ans. Les pouvoirs publics ont alors autorisé le CIGC à mettre en place des “plans de campagne” destinés à éviter les crises de surproduction ou les pénuries.

En contrepartie, ils ont imposé leurs conditions : la croissance des volumes peut être limitée, mais elle ne peut pas être nulle, même les mauvaises années. Pour chaque campagne, le CIGC évalue le potentiel du marché et fixe une croissance de la production.

L'augmentation des volumes est répartie entre tous les opérateurs. La production de comté est passée de 29 000 t en 1991, à 48 000 t en 2008, permettant d'absorber les hausses de quotas et de conforter ou d'installer des producteurs. « Mais c'est aussi un problème permanent, souligne Jean-Jacques Bret.

Avec une telle hausse des tonnages, il faut sans cesse trouver de nouveaux débouchés. Nous ne parvenons pas toujours à une adéquation offre-demande. » Or la filière doit éviter la surproduction si elle veut maintenir son niveau de rémunération. « Si on applique la logique quantitative du libéralisme à un produit tel que le comté, on le tue ! »

Par ailleurs, le prix du lait à comté est déconnecté du prix standard.

« Nous ne faisons aucune recommandation, c'est aussi pour ça que la Répression des fraudes tolère ce système », précise Jean-Jacques Bret. 80 à 85 % du lait est transformé par des coopératives. Ce sont elles qui décident de leur prix d'achat. Le reste est acheté par des privés, à un prix établi chaque mois selon les ventes effectives de meules.

L'interprofession a également mis des barrières en place pour éviter un éventuel débordement des volumes de lait à la sortie des quotas. « Nous avons renforcé le cahier des charges, en imposant des contraintes supplémentaires. Par exemple, la fertilisation est plafonnée à 50 unités d'azote/ha, les concentrés à 1 800 kg par vache et par an, le lait à 4 600 l/ha, etc. »

La grande majorité des opérateurs de la filière adhèrent à cette politique. « Le système est vertueux, mais nous avons mis dix ans à le construire, nous l'avons élaboré en tâtonnant, rappelle Jean-Jacques Bret. Le monde du comté est petit, ce qui facilite le dialogue. » plans de campagne L'interprofession du comté évalue chaque année le potentiel de croissance du marché, et détermine les volumes supplémentaires de fromage à produire.

[summary id = "10022"]

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement