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La FNPL préconise un renforcement de l'interprofession nationale. L'OPL et l'Apli optent pour l'échelle européenne. La Confédération en appelle aux pouvoirs publics.
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Une interprofession puissante
La FNPL souhaite construire une interprofession puissante, sanctuarisée par les pouvoirs publics. Cette instance déciderait, entre autres, du volume indicateur et des indicateurs de prix. Une gestion privée, avec un zeste de public. « Les pouvoirs publics ont leur rôle à jouer dans l'encadrement et l'arbitrage de l'interprofession, souhaite le syndicat.
Ne serait-ce que pour pallier à d'éventuels blocages. » Les tensions répétées autour de l'accord sur le prix du lait incitent à la prudence. Et à l'avenir, rien ne garantit que les industriels resteront au sein de l'interprofession.
De plus, « le secteur laitier ne peut pas fonctionner sans une régulation encadrée par les pouvoirs publics européens, estime Gilles Psalmon. Il faut maintenir une intervention rénovée, plus réactive, et se battre pour une réelle préférence communautaire. » Mais la FNPL n'est que partiellement soutenue par le Copa-Cogeca, tiraillé entre ses différents membres.
Un Office du lait face aux industriels
Projet phare de l'Association des producteurs de lait indépendants (Apli) et de l'Organisation des producteurs de lait (OPL), l'Office du lait prendrait en charge la collecte et la commercialisation du lait.
L'Apli et l'OPL adhèrent également à la proposition de l'European Milk Board (EMB) de créer un Office européen du lait, une interprofession européenne élargie dans laquelle siégeraient non seulement les producteurs et les industriels, mais aussi les distributeurs, les consommateurs et les organes décisionnels de l'UE.
S'inspirant du système canadien, l'EMB préconise de détacher l'offre de la demande. Les industriels fonctionneraient par appels d'offres auxquels l'Office européen du lait répondrait. Ce dernier veillerait également à une répartition harmonieuse des volumes sur l'ensemble du territoire.
Les pouvoirs publics doivent rester impliqués
La Confédération paysanne préfère l'implication forte des pouvoirs publics français et européens. Avec Via Campesina, elle continue à défendre contre vents et marées le système de gestion administrée. Pour ces deux syndicats, les quotas ont fait leurs preuves et il n'est pas opportun de changer de système, même s'il faut l'assouplir.
Ils suggèrent à la place un « volume maximum autorisé », défini par le Parlement européen et réévalué régulièrement en fonction des besoins. En parallèle, des outils de régulation, tels que les stocks publics, seraient maintenus pour éviter les tensions sur les marchés.Une difficulté de taille subsiste. Les propositions des différents syndicats rencontrent peu d'échos auprès de la Commission.
En Suisse, l'interprofession a un pouvoir légalLe 1 er mai 2009, la Suisse a supprimé les quotas laitiers qu'elle avait instaurés il y a plus de trente ans. Pour surmonter une transition agitée entre 2006 et 2009, le gouvernement fédéral a mis en place en juin 2009 une interprofession laitière, l'IP lait, à laquelle il a donné de vrais pouvoirs dans la gestion de la filière. L'IP intervient sur la gestion des volumes, établit des recommandations de prix et encadre les relations au sein de la filière. Les opérateurs ont l'obligation légale d'appliquer ses décisions. Pour les volumes, trois niveaux sont définis :
Par ailleurs, l'IP élabore des prix indicatifs trimestriels qui prennent en compte la valorisation en Suisse et à l'étranger, les coûts de production et l'évolution du marché. Depuis janvier, l'IP peut également augmenter ou diminuer chaque trimestre les quantités de lait sous contrat en fonction des perspectives de marché. Sur le papier, cette gestion privée de l'offre par une interprofession puissante semble idéale. Dans la réalité, l'organisation comporte une faille de taille : le rapport de force entre transformateurs et producteurs reste déséquilibré. Les décisions ne vont donc pas forcément dans l'intérêt de ces derniers. Ils sont en effet divisés en 39 organisations de producteurs ou de producteurs-utilisateurs, dont certaines sont sous l'influence de leur laiterie. Intervention Le gouvernement fédéral suisse a donné de vrais pouvoirs à l'interprofession. Mais le déséquilibre du rapport de force entre producteurs et transformateurs n'est pas résolu. |
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