Tenter le semis sans labour Tenter le semis sans labour
La réussite de la culture de tourneol passe par un sol fissuré en profondeur.
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Minéralisation relancée. Un déchaumage peu de temps avant le semis améliore la qualité du peuplement. (photo GFA)
Le recours au labour avant l'implantation d'un tournesol n'est plus systématique. D'autres techniques donnent des résultats satisfaisants à condition de respecter quelques règles qui garantissent au tournesol la porosité du terrain dont il a besoin pour installer un système racinaire et un indice foliaire performants.
« Dans les argiles lourdes, le travail de fissuration sur 15 à 20 cm de profondeur peut être réalisé en fin d'été par exemple quand le sol est bien ressuyé, déclare Gilles Sauzet, du Cetiom, à Saint-Florent-sur-Cher. Plusieurs outils comme le chisel ou mieux le strip-till, qui ne travaille que la ligne de semis, sont adaptés à ces terres. L'idéal est d'implanter dans la foulée un couvert qui continue à restructurer le terrain jusqu'à l'hiver. »
Réchauffer le sol
Le choix de l'espèce dépend pour une large part de la richesse supposée du sol en azote. Dans les terrains pauvres, Gilles Sauzet privilégie les mélanges légumineuses + graminées (vesce + avoine ; lentille + seigle...) qui vont laisser des reliquats exploitables par le tournesol. Une autre piste testée par le Cetiom consiste à semer des féveroles en août sur la future ligne de semis du tournesol.
Quant aux terres riches en azote et aux rotations avec peu d'oléagineux, elles peuvent recevoir une moutarde ou un radis. La destruction de ces plantes demande un certain opportunisme, l'idéal consistant à profiter par exemple d'une période de gel pour passer avec les rouleaux.
« Dans les argilocalcaires, le travail de fissuration du profil est plutôt réalisé à l'entrée de l'hiver à condition d'intervenir sur un sol bien ressuyé, poursuit l'agronome. En revanche, dans les limons, il est souvent préférable d'attendre le début du printemps afin d'éviter une reprise en masse avec les pluies. »
Un autre écueil du semis sans labour tient à la préparation du lit de semences et au mélange de terre et de résidus. S'il est inutile, voire risqué, de multiplier les passages pour faire disparaître les débris végétaux, un déchaumage sur 6-8 cm, effectué là encore au moment opportun, est le plus souvent indispensable.
« Les outils à dents ont notre préférence car ils provoquent moins de lissage, poursuit Gilles Sauzet. Quel que soit l'engin retenu, il s'agit de contribuer au réchauffement du sol, critère auquel le tournesol est très sensible. »
Ce constat est corroboré par l'expérience de Pierre Sarreau, installé à Etréchy, dans le Cher. Converti au semis direct depuis 2003, le tournesol est sans conteste la culture la plus délicate à réussir avec cette technique.
« Après la céréale, j'implante systématiquement un couvert à base de vesce et d'avoine détruit au glyphosate en mars, explique l'agriculteur. La difficulté tient au choix de cette date. Trop tôt, il peut se former une croûte de battance et, trop tard, la terre se réchauffe mal. »
Puriste, Pierre Sarreau se refuse à déchaumer avant le semis, ce qui aurait pour effet de relancer la minéralisation de la matière organique et de réchauffer le sol. Il préfère opter pour des variétés à bonne vigueur au départ et retarder la date de semis.
Malgré ce choix, il subit de fortes pertes à la levée en raison de la pression des limaces et de divers insectes du sol. Deux molluscicides sont parfois nécessaires sans régler le problème pour autant et les pertes peuvent atteindre 50 % avec un fort impact sur le rendement.
« L'emploi d'un semoir monograine conçu pour travailler dans les débris végétaux ne change rien, admet l'agriculteur. A l'avenir, soit nous déchaumerons, soit nous abandonnerons le tournesol. »
Enherbement contrôléLes techniques culturales simplifiées ont peu d'impact sur l'enherbement du tournesol. C'est ce qu'ont pu constater les techniciens du Cetiom qui ont suivi des parcelles conduites en non-labour. Pour cela, il faut que celles-ci soient tenues propres grâce à la présence d'un couvert végétal permanent ou par un désherbage chimique ou mécanique des adventices avant leur montée à graines. |
Quatre points à respecter au moment de la mise en placeSelon le Cetiom, la mise en place du peuplement, qui dépend de la qualité de la levée, tient au strict respect de quatre règles. 1. Positionner les graines avec régularité à une profondeur de 3-4 cm. 2. Répartir les graines avec régularité au sein de la parcelle. 3. Placer les graines dans un minimum de terre fine. 4. Favoriser un bon contact sol et graine en refermant bien la raie de semis. |
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