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"Des logettes alternées pour la tétée de "Des logettes alternées pour la tétée des veaux sous la mère"

Marie-Paule Urbain et Philippe Barcelo ont opté pour une salle de tétée qui permet de réduire le travail d'astreinte. 

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A l'EARL Barcelo-Urbain, ce ne sont pas les veaux qui rejoignent leur mère matin et soir pour la tétée mais l'inverse. A la tête d'un troupeau de 90 limousines à Saint-Merd-les-Oussines, en Corrèze, Marie-Paule Urbain et Philippe Barcelo ont aménagé une salle de tétée alternant logettes pour les vaches et cases à veaux.

La journée, les mères restent dans la stabulation libre. Les petits sont regroupés par deux dans six cases à l'arrière du bâtiment. Le matin et le soir, Marie-Paule ouvre une barrière et les limousines se glissent de part et d'autre des cases.

Elles sont bloquées au cornadis. Dès lors, les deux veaux tètent chacun leur mère. Grâce à un système de barres coudées, ils atteignent facilement les quatre trayons. Les quatre tantes sont ensuite conduites dans les logettes pour complémenter les veaux les plus âgés.

« Nous utilisons leur instinct maternel. Ainsi, les mères vont retrouver plus vite leurs petits, souligne l'éleveuse. La première semaine, je dois habituer les vaches, mais c'est très rapide. »

Marie-Paule s'était d'abord installée en 1992 dans la Creuse avec ses parents. Elle avait mis en place un atelier de veaux sous la mère avec une salle de tétée classique. Elle devait amener chaque veau à sa mère matin et soir.

L'an dernier, elle a rejoint Philippe en Corrèze, sans pour autant abandonner le veau sous la mère. Les deux associés ont réaménagé la stabulation et opté pour ce mode de tétée dernier cri.

Une heure économisée par jour 

« Nous voulions faire le plus de veaux de lait possible avec une main-d'oeuvre restreinte », souligne Philippe. L'objectif est atteint. Marie-Paule s'occupe seule des veaux. Grâce à un jeu de ficelles, elle peut ouvrir les cornadis quand elle est derrière les cases à veaux.

La tétée dure une heure matin et soir. C'est une de moins par jour par rapport à un mode de tétée traditionnel. « En plus, pendant que les mères sont avec leurs veaux, je peux faire autre chose », souligne-t-elle.

Pour inciter les vaches à venir dans la salle de tétée, Marie-Paule distribue aux limousines 4 kg par jour de céréales en bouchon additionnées de 100 g d'un complémentaire minéral vitaminé (CMV). Les tantes reçoivent 6 à 7 kg d'un mélange de deux tiers de céréales en bouchon, d'un tiers de complémentaire azoté et de 100 g de CMV.

Ces rations ont été établies après une analyse de fourrage. « Nous leur déroulons aussi une botte de foin et d'enrubanné devant les cornadis de la stabulation », ajoute Philippe.

Les deux éleveurs ont également diminué les contraintes liées au paillage, qui se fait depuis le plancher situé au-dessus des cases, dans lequel Philippe a percé des trappes. Matin et soir, la paille tombe dans chaque case. Le plancher permet aussi d'isoler les veaux du froid.

Le coût de l'aménagement s'élève à 18 000 euros avec le plancher et la dalle de béton. Sans compter la main-d'oeuvre, puisque les éleveurs ont tout monté eux-mêmes. L'an dernier, l'année où ils ont commencé, ils ont vendu sept mâles et une femelle à 4,5 mois. Le prix moyen était de 1 350 € pièce pour un poids de 159 kg.

« Le but est de faire deux lots de douze veaux par an entre le 15 septembre et le 30 juin, ajoute Philippe. Nous ne voulons pas avoir à nous en occuper pendant la période des foins. Nous projetons même d'avancer les vêlages en août pour avoir plus de souplesse avec le deuxième lot. » L'avantage est aussi d'avoir une coupure pendant l'été.

 

 

Coût : 800 à 1 000 € par couple mère-veau

Les logettes alternées nécessitent autant de places pour les mères que de veaux présents. Les investissements sont donc un peu plus importants que pour une salle de tétée classique. Il faut compter de 200 à 400 € de plus par couple mère-veau.

 

 

 

 

 

Cornadis inversés. Les cornadis sont inversés d'une logette à l'autre pour bloquer les mères le plus près possible des cases.

 

 

Tabouret. Les tantes ont une mamelle plus basse que celle des limousines. Philippe a conçu un tabouret recouvert d'antidérapant pour que les veaux atteignent facilement les trayons à travers les barres coudées.

 

 

Plancher. Le paillage s'effectue depuis le plancher grâce à des trappes percées au-dessus des cases des veaux.

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