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Vêlage précoce La croissance doit rester soutenue

Faire vêler ses génisses à 24 mois ne pénalise pas leur future carrière laitière.  

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1. Vêlage à 24 mois : un objectif faisable

Qui dit vêlage précoce, dit puberté précoce, elle-même conditionnée à une croissance soutenue. Avec un gain moyen quotidien (GMQ) de 850 à 900 g/jour, la puberté se déclenche vers neuf mois en race prim'holstein.

« Ce seuil est parfois diminué lorsque la croissance est supérieure à 900 g/j, constate Yannick Le Cozler, chercheur à l'Inra de Rennes, dans l'Ille-et-Vilaine. Il passe de 273 à 251 jours lorsque le GMQ passe de 909 à 978 g/j depuis la naissance. »

A condition d'être rigoureux, rajeunir l'âge au vêlage n'est pas si difficile. « Pour une croissance soutenue, deux outils sont indispensables : un plan d'alimentation efficace et le suivi de la croissance des génisses par pesée ou par mesure du tour de poitrine », recommande Philippe Brunschwig, de l'Institut de l'élevage.

Néanmoins, faire vêler à vingt-quatre mois ne s'improvise pas. Bernard Guinel, conseiller au contrôle laitier de la Loire-Atlantique, rappelle quelques clés de réussite.

« L'éleveur n'a pas droit à l'erreur. Il doit être très rigoureux sur l'alimentation. Au pâturage, la qualité des prairies est déterminante. Et dès que la pousse de l'herbe ralentit, il ne faut pas hésiter à complémenter avec du concentré. Par ailleurs, dès qu'un problème sanitaire survient, il faut réagir tout de suite. »

2. Vêlage à 21-22 mois : destiné aux retardataires

Le vêlage très précoce est en test à la ferme expérimentale des Trinottières (Maine-et-Loire). « Il ne s'agit pas de généraliser le vêlage à vingt-et-un, vingt-deux mois, avertit Philippe Brunschwig, mais de réintégrer les génisses nées en fin de saison de vêlage dans le lot de celles vêlant à vingt-quatre mois, au lieu de les "traîner" huit ou dix mois de plus. »

« Nous appliquons un plan d'alimentation intensif pour obtenir des génisses qui pèsent de 240 à 250 kg à six mois, explique Yannick Le Cozler. Elles sont inséminées à douze mois autour de 380 kg, le même poids que les autres, mais avec trois mois de moins. L'objectif est de réduire le plus possible l'écart de poids avec des animaux menés pour un vêlage à 24 mois. Nous vérifierons ensuite les conséquences sur la lactation. »

Pour ces génisses, la croissance ne doit fléchir à aucun moment. Pour cela, elles reçoivent davantage de lait (de 15 à 20 % en plus). Entre le sevrage et six mois, les quantités d'aliments (maïs, concentrés et tourteaux) sont également augmentées (+0,5 kg). Au pâturage, elles bénéficient en permanence de 1 kg de concentré.

3. Précocité : pas systématique

L'âge au vêlage sera réfléchi selon le système d'élevage. « Si l'éleveur peut gagner des surfaces en culture de vente en diminuant la taille du cheptel, un vêlage à 24 mois présente un réel intérêt, souligne Philippe Brunschwig. En revanche, si la surface fourragère se compose de beaucoup de prairies permanentes, qu'il faut valoriser, des vêlages plus tardifs s'avèrent cohérents. » La race entre également en compte.

Chez les prim'holsteins, un vêlage précoce ne pose pas de difficulté. Au contraire, au-delà de trente mois, les risques d'engraissement augmentent. Les normandes peuvent avoir leur premier veau entre vingt-quatre et trente-six mois. C'est plus difficile pour des montbéliardes, qui ne sont cyclées qu'autour de quatorze mois.

  

 

Coût d'un vêlage tardif : 30 € par mois

« Le surcoût lié à un vêlage tardif est de 30 € par génisse et par mois au-delà de 26 mois d'âge », indique Bernard Guinel, du contrôle laitier de la Loire-Atlantique.

« Le coût de production d'une génisse est de 1.108 € pour un vêlage à 27 mois. Il passe à 1.385 € pour un vêlage à 31 mois », calcule Bertrand Le Lan, des chambres d'agriculture de la Bretagne.

 

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