1 800 euros pour loger chacune de nos va 1 800 euros pour loger chacune de nos vaches et leurs veaux

«Nos aubracs vivent leur premier hiver dans les deux tunnels que nous avons construits nous-mêmes, se réjouissent Joël et Etienne Tardieu, installés à Saint-Mary-le-Plain (Cantal). Leur coût s'élève à 43 000 €, soit 1 800 € par couple mère-veau. Nous étions confrontés à un double manque de place : pour le logement du troupeau et pour la surface terrassable autour des bâtiments existants. »

Lorsqu'Etienne rejoint son père sur l'exploitation familiale de 103 hectares avec cinquante-cinq mères aubracs, la décision de construire est prise pour faciliter le travail au quotidien et réduire le nombre d'animaux contraints d'hiverner à l'extérieur.

« Mais la conjoncture ne favorisait pas des investissements très lourds sur le long terme, souligne Joël. Nous avons donc raisonné en fonction des coûts et de la place disponible à proximité de la stabulation et de l'étable entravée. »

Des travaux de terrassement importants sont nécessaires du fait de la pente des terrains alentour. Les Tardieu les réalisent eux-mêmes avant d'attaquer la construction des tunnels livrés en kit.

Tôle laquée et isolation 

Les deux tunnels mesurent 20,40 m de long par 9,60 m de large avec des murs en béton banché de 2 m. La couverture est en tôle laquée avec une isolation de mousse compacte entre deux films d'aluminium.

« Nous l'avons préférée à une bâche peu adaptée à nos conditions de montagne. » La ventilation est assurée par des volets à ouverture manuelle et une ouverture au faîtage. Des plaques translucides ont remplacé les murs prévus initialement en pignon pour assurer la clarté des bâtiments.

« Nous sommes très satisfaits des conditions d'ambiance aussi bien l'été que l'hiver. L'eau n'a pas gelé malgré les grands froids de décembre dernier », souligne Etienne.

Chaque tunnel abrite un lot de douze vaches sur une aire paillée. Un couloir d'alimentation bétonné est placé devant les cornadis installés sur toute la largeur du bâtiment.

Un des tunnels abrite les vaches prêtes à vêler. Le second accueille celles avec des veaux nés durant l'été.Mi-janvier, au sevrage, d'autres femelles suitées les remplacent.

Un parc à veaux et un parc de vêlage se situent dans le prolongement de l'aire paillée. « Nous trouvons plus facile sur le plan sanitaire de gérer des petits lots, précise Joël. Le travail d'astreinte est facilité dans les tunnels grâce au paillage mécanisé. »

Joël et Etienne espèrent rester autosuffisants en paille avec leurs 10 ha de céréales. Ils ont troqué cette année le triticale contre du seigle pour augmenter la production de paille. Le troupeau produit des broutards vendus à 400-450 kg et des génisses grasses de trois ans.

« L'aubrac ne dément pas sa réputation de vache rustique économe. Nous achetons moins de 8 t de concentrés par an, précise Joël. Nos conditions d'exploitation en montagne avec des systèmes aussi spécialisés nous obligent à surveiller de près notre trésorerie et à chercher les solutions les plus adaptées. »

Visionnez la vidéo : Bovins viande: le tunnel, un bâtiment économique

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