Login

Limiter le coût tout en restant fonction Limiter le coût tout en restant fonctionnel

Pour élargir la palette de solutions, l'Institut de l'élevage a étudié de nouvelles formes de logement.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Les bâtiments économes peuvent être jusqu'à deux fois moins chers que les bâtiments classiques construits par une entreprise. C'est l'enseignement d'une étude de l'Institut de l'élevage conduite entre 2006 et 2009, en partenariat avec les chambres d'agriculture et financée par le ministère de l'Agriculture dans le cadre d'un projet Casdar (compte d'affectation spécial pour le développement agricole et rural).

Mais attention, qui dit économe ne dit pas au rabais pour autant. « L'installation doit rester fonctionnelle et la maîtrise des coûts s'effectue tout en respectant les hommes, les animaux et l'environnement », insiste Jacques Capdeville, de l'Institut de l'élevage.

Vaches laitières ou allaitantes étaient concernées par l'étude. Pour les laitières, trois types de bâtiments ressortent : les conventionnels simplifiés comme celui de Cyrille Dubreuil, les simplifiés à logettes avec aire d'exercice non couverte ou les parcs stabilisés d'hivernage.

 

Conventionnel et simple. Charpente simple avec limitation des surfaces bétonnées sont deux pistes d'économies des stabulations simplifiées.

 

 

Logettes confortables. Les aires raclées peuvent être découvertes, mais les logettes seront toujours bien abritées et ventilées.

 

 

Pas de toit. Le parc stabilisé d'hivernage est la solution la moins coûteuse à l'achat. Sa réussite dépend de l'entretien, qui doit être adapté aux conditions météorologiques.

 

Le bâtiment conventionnel simplifié : analyser ses besoins

Vu de l'extérieur, ce bâtiment ressemble à une construction classique. Il est tout juste un peu plus compact. La révolution se situe au niveau de la conduite même du projet.

« On accorde trop peu d'importance à la réflexion, signale Stéphane Mille. De vraies économies peuvent être réalisées à ce niveau. Les techniciens ont une multitude de solutions à proposer pour réduire les coûts. »

C'est l'analyse fouillée des besoins qui permet de bien orienter les choix. Les économies se font sur la conception générale et le choix des équipements. C'est une somme de petites choses qui conduit à réduire le montant de l'investissement.

L'analyse commence dès le choix de la parcelle, où les accès et la proximité des réseaux électriques ou d'adduction d'eau doivent être pris en compte. Il convient aussi de tenir compte de l'organisation des circuits de distribution et de la surveillance. Les charpentes simples avec des portées standard sont souvent plus abordables.

Limiter le béton

« Le béton aussi coûte cher, souligne Stéphane Mille, surtout en temps de mise en place. La technique est à la portée de tout le monde, mais souvent on évalue mal ses conséquences. C'est pourquoi l'autoconstruction doit être raisonnée. Elle joue sur la santé de l'éleveur et sur le fonctionnement de l'exploitation. »

Il ne s'agit pas de dégrader les performances du troupeau. D'où l'intérêt de calculer au plus juste les surfaces bétonnées et de limiter les bétons sur les zones de transfert extérieures. Attention toutefois de ne pas aller trop loin dans l'économie et de ne pas trop « rogner sur les surfaces ».

Le bâtiment doit rester fonctionnel et faciliter le travail. « Il existe aussi des alternatives au béton, ajoute Stéphane Mille. Comme l'asphalte ou l'enrobé par exemple. Ce dernier présente l'avantage d'être moins froid et moins glissant que le béton. Il est aussi plus économe sur la mise en oeuvre et l'entretien. »

Le bardage en bois à la hauteur des animaux est tout à fait envisageable et il évite la pose de parpaings. Il n'existe toutefois pas de recette nationale. Cela dépend des matériaux disponibles localement. D'où l'importance de l'analyse et de la prospection des fournisseurs pendant la réflexion.

« Il est aussi très important de respecter les choix de départ », insiste Stéphane Mille. Les écarts coûtent cher. « L'implication de l'éleveur est primordiale pour bien maîtriser son projet », ajoute-t-il.

Prévoir L'évolution

Autre point important : il faut garder à l'esprit la possibilité de faire évoluer son bâtiment. Au besoin, en prévoyant l'étalement des travaux dès la conception. Dans tous les cas, les options retenues doivent permettre des adaptations techniques ultérieures.

Le coût de fonctionnement mérite également une attention particulière. L'économie à l'investissement peut être lourde de conséquences. Le mode de logement doit aussi tenir compte de la disponibilité en paille ou de la main-d'oeuvre par exemple.

44 % d'économie

A fonctionnalités équivalentes, le bâtiment conventionnel simplifié est 44 % moins coûteux qu'un bâtiment non simplifié livré clé en main. Ce chiffre est la moyenne des élevages suivis (bovins lait et allaitants), avec une fourchette de 37 à 51 %. Ces résultats découlent de la combinaison des choix techniques et de l'autoconstruction.

« Sachant que les choix techniques à eux seuls ont représenté dans un cas 29 % d'économie », signale Stéphane Mille. La réflexion est donc payante. L'écart pour les élevages étudiés allait de 12 à 29 %, alors que pour l'autoconstruction, l'écart d'économie réalisée allait de 16 à 32 %.

Le bâtiment à logettes simplifié : disponible en kit

Les bâtiments simplifiés à logettes sont commercialisés en kit par différents fournisseurs. La séparation des logettes est liée à la charpente. Les aires d'exercice ne sont pas toujours couvertes, mais on s'assure que les animaux logent à l'abri.

Les économies sont maximales lorsqu'il n'y a qu'un seul type de déjection et qu'il est associé à une filière de traitement des effluents peu chargés.

Au final, le coût moyen des bâtiments des élevages suivis s'élève à 1.885 €/place, salle de traite non comprise, ce qui représente une économie moyenne de 45 % par rapport à un bâtiment standard de référence construit en 2007.

Le parc stabilisé d'hivernage: pas pour les taries

C'est un bâtiment sans toit. Il existe plusieurs options de construction qui permettent de valoriser les bâtiments existants ou l'utilisation d'anciens bétons. Par rapport à un bâtiment standard, il implique des surfaces de couchage 1,7 fois plus grandes.

Ce type de logement est à réserver aux vaches taries ou au génisses de renouvellement et ne convient pas aux vaches laitières en production. Celui de la station expérimentale de Trévarez a coûté 1.458 € par place en 2006, soit 53 % de moins qu'un bâtiment comprenant des logettes avec raclage du lisier sur l'aire d'exercice.

Il reste à étudier le dispositif sur des zones où l'hiver est plus rigoureux.

[summary id = "10022"]

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement