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Dates de destruction «Revenir au bon sens paysan» (2)

Didier Jeannet a testé des couverts végétaux afin d'adapter le projet d'arrêté, notamment aux zones argileuses.

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«Dans le projet d'arrêté qui prévoyait 70% de couverture en 2009, nous proposons une dérogation pour les secteurs présentant un taux d'argile supérieur ou égal à 25%», explique Didier Jeannet, dont l'exploitation, à 100% en zone vulnérable, se situe à cheval entre l'Aude (avec le siège à Marquein) et la Haute-Garonne.

L'arrêté est toujours à l'étude dans ces départements au vu des difficultés d'implantation de couverts liées aux conditions pédoclimatiques.

Intervention à partir du 15 septembre

«Une harmonisation entre arrêtés devrait voir le jour entre ces deux départements qui font partie de deux régions différentes, espère Didier. Ce qui m'inquiète, c'est la date de destruction du 15 novembre. Nous connaissons nos parcelles, leur historique, leur texture, le travail du sol adapté... Il faut revenir au bon sens paysan et, en zone argileuse, cela paraît difficile de travailler le sol si tard», lance l'agriculteur, dont 80% des 195 ha sont argileux.

Dans la dérogation stipulée dans le projet d'arrêté, une absence de couverture des sols est tolérée, avec une date pour la destruction et le travail profond ramenée au 15 septembre, ce qui permettra une meilleure organisation du travail.

Les résidus de culture seront finement broyés pour former un mulch ou être enfouis afin de favoriser les repousses. En contrepartie, sur chaque parcelle, l'agriculteur devra réaliser une mesure de reliquat d'azote à la sortie de l'hiver et calculer le bilan azoté en fin de saison.

«Il faudrait créer un réseau de parcelles de référence par canton et reconnaître les mesures des instituts pour éviter des coûts supplémentaires pour les agriculteurs», estime Didier Jeannet.

Loin de couvrir le sol

Des itinéraires techniques adaptés à moindre coût sont donc étudiés par la chambre d'agriculture, d'où un essai sur 4 ha chez Didier Jeannet (lire l'encadré). «Je devais semer à la volée mais, finalement, j'ai utilisé le semoir à céréales sur chaumes après la moisson. Je regrette de ne pas avoir déchaumé avant, pour voir si les intercultures allaient mieux pousser.»

Car malgré les essais de plusieurs mélanges, le résultat est sans appel. «Le millet et le moha ont le mieux levé mais ils sont loin de couvrir le sol, constate l'agriculteur. Il y a plus de repousses de blé que de levées de la culture intermédiaire. Et avec la sécheresse de cet été, les levées sont très hétérogènes dans la même parcelle.»

En revanche, le liseron, le xanthium et l'ammi majus sont bien présents. «Le liseron monte à graine et je ne peux pas utiliser de glyphosate en interculture. Est-ce que je dois le laisser envahir mes parcelles et celles des voisins?», se demande l'agriculteur. Même question pour les altises et les limaces, qui se développent malgré la sécheresse.

Concernant les bandes enherbées, Didier Jeannet en a installé le long de ses cours d'eau BCAE (1) mais en avait aussi implanté 4 ha sur les parcelles sensibles à l'érosion dans le cadre d'un CTE (2).

«Aujourd'hui, je n'ai plus de financement pour lutter contre l'érosion mais je garde ces bandes enherbées car je suis sensibilisé à l'environnement. Mais il ne faudrait pas être trop pénalisé avec cette nouvelle contrainte», espère l'agriculteur.

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(1) Bonnes conditions agricoles et environnementales.

(2) Contrat territorial d'exploitation.

 

Essais non concluants

Quatre mélanges ont été testés sur la parcelle de Didier Jeannet: trèfle-moha, millet-trèfle-vesce, trèfle-phacélie, avoine-vesce. Les semences fournies par Jouffray-Drillaud ont été semées à une densité de 25 kg/ha par espèce. Le semis réalisé à la fin de juillet a été suivi d'une pluie de 12 mm.

Au 15 octobre, la biomasse sera pesée et le reliquat azoté de la parcelle sera calculé. D'autres essais ont été réalisés chez des voisins agriculteurs avec de la moutarde, du colza, du seigle et de l'avoine. Entre les parasites et le stress hydrique, rien n'a poussé.

 

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